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Les énergies propres comme nouvel oasis des pays pauvres ?

Publié le 21 avril 2011 par Sequovia

Durban
A la suite de la Conférence de Cancun, et dans le cadre de la préparation de la Conférence de Durban sur le changement climatique, la France et le Kenya organisent, le 21 avril à Paris, une conférence ministérielle de lancement de l’Initiative climat Paris-Nairobi pour favoriser l’accès aux énergies propres des pays africains et des pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Un bel engagement en vue de la future Conférence de Durban, qui laisse, à ce jour, planer le doute quant aux réelles avancées qui seront actionnées pour régler la question du changement climatique et de l’implication des pays riches à enclencher le financement de projets durables au sein des pays sous-développés.

  • L’objectif du projet

Le défi est double : permettre aux populations d’avoir accès à une énergie fiable, abordable et durable pour favoriser leur développement économique et social tout en limitant au maximum l’impact sur le changement climatique.

Sous la présidence conjointe de Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement et de Raila ODINGA, Premier ministre du Kenya, l’Initiative climat Paris-Nairobi réunit aujourd’hui près d’une soixantaine de pays ainsi que des organisations, institutions financières internationales, entreprises, ONG et acteurs privés. Cette conférence propose un cadre de coopération innovant entre les pays développés et les pays en développement qui doit permettre de recenser et promouvoir les bonnes pratiques en matière de politiques énergétiques, de gestion de projets et de déblocage de financements.

  • L’attitude proactive de la France

Les projets pourront à terme être financés grâce au Fonds Vert créé à Cancun. Il est important de lancer dès maintenant, comme le fait la France dans le cadre du G20, une réflexion sur les financements innovants, publics et privés, qui viendront alimenter les 100 milliards d’euros promis à Copenhague.

Les débats s’appuieront notamment sur un Livre blanc, identifiant les freins à la mobilisation de financements dans le secteur des énergies renouvelables. Il sera présenté en introduction de la réunion par des experts français et kenyans. Plusieurs pays interviendront également pour présenter des initiatives exemplaires.

  • La Conférence de Durban s’annonce compliquée

Cette conférence laisse toujours envisager un espoir de négociation possible entre pays riches et pays pauvres quant à la question épineuse du changement climatique. En effet, le premier round de négociations internationales sur le climat de l’année, qui s’est achevé le 8 avril à Bangkok, en Thaïlande, a été laborieux, avec le retour de la méfiance entre pays développés et sous développés. Il s’agissait des premières discussions depuis l’accord de Cancun, au Mexique, qui a essentiellement porté sur la création de nouvelles institutions, telles qu’un Fonds vert pour aider les pays les plus vulnérables à faire face au changement climatique. Cette question du financement comme celle de la responsabilité historique des pays industrialisés reste le nœud du problème. La commission européenne a d’ailleurs refusé le document de travail stipulant la mobilisation de 100 milliards d’euros de dollars/an d’ici 2020 pour des actions en faveur du climat dans les pays en développement alors qu’elle avait pourtant soutenue la proposition à Copenhague puis à Cancun en décembre dernier.

  • Avis de Sequovia

Au regard de la réaction de la Commission Européenne, il est tout de même rassurant de voir que la France prend son rôle de pays développés très à cœur. En effet, il faut bien comprendre la complexité du problème : sommes-nous réellement en mesure d’imposer nos règles quant à la maîtrise du changement climatique à des pays dont l’empreinte carbone ne représente qu’une partie minime de la nôtre ? Proposer notre aide est bien plus qu’une nécessité, il s’agit là d’un devoir et d’une prise de responsabilité quant aux actes et pratiques qui ont permis le développement et la croissance que nous connaissons aujourd’hui.


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