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La volonté du dragon, par Lionel Davoust

Par Corwin @LR_Corwin

D’un rebond chanceux depuis le blog de Fabrice COLIN, j’ai atterri sur celui de Lionel DAVOUST. La lecture y était agréable : le garçon parle « vrai », propose quelques nouvelles en téléchargement libre et diffusion sous licence CC (lien en fin d’article) et distribue généreusement quelques conseils basés sur sa propre expérience au proto-écrivain. après lecture de ses nouvelles et quelques échanges via Twitter et son blog, je réussis à commander son roman Fantasy « La Volonté du Dragon ». Après avoir lu d’une traite ce court roman, je suis heureux de pouvoir vous en parler. Vraiment…

La volonté du dragon, par Lionel Davoust

Lionel Davoust : un auteur qui vous donne le lâh !

(l’auteur me pardonnera … enfin j’espère !! )

En Evanégyre, l’Empire d’Asreth est un puissant conquérant qui rêve d’apporter la paix à toutes les civilisations. Et si pour ce faire, il faut forcer quelques réticents par la voie des armes, peu importe : l’impératrice Dragon discerne entre les futurs possibles ce qui doit guider les actes de son peuple.

Après avoir assimilé le fruit de nombreuses conquêtes (dont il est fait allusion dans le texte), les regards d’Asreth sont tournés vers le Grand Sud. Mais pour réussir à percer sur ce nouvel axe, il faut une base arrière fiable : ce sera le Qhmarr.
Ce territoire mené par un enfant-roi dépeint comme « autiste », en est resté à une ère médiévale : pas d’avancées technologiques, une société simple voire un peu frustre et une religion totalitaire basée sur la lâh (oui, auguste lecteur -comme dirait l’auteur-, d’où le lamentable jeu de mot de ce chapitre).

Le lâh, c’est  » [...] pressentir les grands mouvements de l’histoire. Ses lignes de force, ses courants… ».
[...]« C’est le jeu du destin et de la vie ».

Les qhmarris ont déjà renvoyé plusieurs diplomates d’Asreth sans avoir esquissé le moindre désir de se placer sous l’aile protectrice de l’empire. Alors, l’Impératrice dépêche sur place l’une de ses flottes de guerre, sous les ordre du généralissime Vasteth. Soit une reddition sera conclue par la négociation, soit les armes parleront. Mais à Qhmarr, on a déjà repoussé d’autres envahisseurs, et on ne se laisse par impressionner par la flotte d’Asreth.

Pourtant, celle-ci semble effrayante : des vaisseaux lourds, caparaçonnés, dotés de canons et propulsé par la maîtrise de l’artech, une technologie basée sur un contrôle de la magie. Les soldats paradent en exo-squelettes, les faisant passer pour des gens aux yeux d’une population qui n’est composée que de paysans et de pêcheurs. Alors, pourquoi le jeune roi Quasul et son gouverneur Mherran sont-ils prêts à risquer l’affrontement ?
Que cache leur calme assurance ? Quelle force tirent-ils du lâh ?

C’est ce que vous découvrirez en lisant ce roman.

c’est court, mais c’est bon.

oui, c’est vrai : la Volonté du Dragon (nom du vaisseau amiral de la flotte Asreth), c’est un court roman (une novella). L’auteur fait le tour de son histoire en 165 pages. Mais finalement, ce récit de l’attaque de Qhmarr par la flotte du généralissime Vasteth n’est elle même qu’un élément dans la vaste histoire d’Evanégyre.
Et puis, ne boudons pas notre plaisir : l’histoire est captivante.
Il faut pas se laisser avoir par les premières pages : cette ascension vers le palais aux côtés des militaires d’Asreth se fait sur un faux rythme, et cela colle bien au propos. On s’aventure doucement à flanc de colline, découvrant petit à petit les éléments qui font de Qhmarr ce qu’il est  : un royaume à l’ancienne. En même se fait la comparaison avec les moyens « modernes » de l’empire.

Une fois que les pions sont sur l’échiquier, la partie commence. Lionel Davoust nous délivre alors une belle partie de Wargames.
Imaginez la carte… En bas, Asreth, sur la mer : ses croiseurs, sa Volonté du Dragon, ses barges de débarquements avec les soldats en armure. En haut, Qhmarr, le delta de la rivière, le port, la colline, et ses braves gens prêts au sacrifice.
Sur le côté du plateau : les cartes spéciales qui sont la « magie ».
Il n’y a plus qu’à suivre les attaques / défenses qui pleuvent, à tour de rôle, renversement sur renversement.

Les pièces maitresses que sont les personnages principaux sont bien travaillés : sans être de « grands » héros, ils sont charismatiques et intéressants. De Vasteth à Mherran, héraut de chacun des deux camps, l’énigmatique Qasul, le barbare Krell et le jeune Jael. Ils apportent chacun leur éclairage, leur vision de ce combat.

Les combats sont bien décrits, et avec tout le vocabulaire « marin » qui va bien. Rien à redire sur la narration, le rythme, l’alternance de points de vue. L’opposition techno Vs magie est un régal.
Du bon j’vous dis.

Un message à passer ?

Oui, certes, on sent plus ou moins confusément dans ce texte un rien de « cynisme » sur ceux qui cherchent à tout prix à imposer leurs idées, leurs cultures sous prétextes que c’est le-nec-plus-ultra-il-vous-les-faut. Genre : on vous envahit, on casse un peu tout, on fera un ou deux musées pour vos reliquats de culture et on vous assimile (et on choppe au passage votre pétrole…..euh, si vous en avez).
Derrière cette bataille à la David Vs Goliath, se cache peut-être la volonté de démontrer que l’étalage de force et l’arrogance peuvent être domptés par des atouts plus modestes.
Honnêtement, même si l’on est amené à y penser un peu durant la lecture, j’avoue ne pas en avoir fait grand cas. C’est cette bataille en elle-même et la façon dont la partie d’échec magique et le combat naval réel était ressenti qui m’a énormément plu.

Conclusion :

La Volonté du Dragon fut d’une lecture très agréable. J’ai passé un bon moment. Le format « court » ne nuit en rien à son intérêt, et puisque l’auteur annonce qu’il reviendra prochainement foulé les terres d’Evanégyre, j’espère que ce sera sur un roman plus « trapu » afin de mieux découvrir cet univers.

Un petit mot en passant sur l’éditeur et le livre. Critic est une jeune maison d’édition lancé (si j’ai bien compris, sinon, que quelqu’un me fasse signe) par des libraires : si ce n’est pas le témoignage même de la passion du livre et de l’imaginaire… Bravo à eux en tout cas.
Quant au livre lui-même, il est très beau  : jolie couverture (Cyrielle Alaphilippe) et en plus, on a le droit à une chouette mise en page, avec illustrations (Frédéric Navez). Vous pouvez en voir d’autres ici : illustrations sur le site de Lionel Davoust.

Et ici, les nouvelles en « common creatives » de l’auteur.

« Prenez votre place à l’autre bout et essayez de vaincre le Quasul, si vous l’osez. Ou bien laissez vos pièces jouer la bataille sans vous, aveugles, sans guide. Peu importe de toute façon. »


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