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108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïs

Publié le 24 avril 2011 par Melaniepiqpiq
On peut m'avoir une fois, mais pas 2: de Bangkok à Ayutthayah, j'ai pris le minibus pour touristes (ne trouvant pas celui des locaux): j'ai mis plus longtemps et payé 20 fois plus cher qu'en train, dont les tarifs sont dérisoires (15 baths soit environ 35 centimes pour Bangkok-Ayutthayah) à condition de prendre le train „ordinaire“ (et non pas le rapide ni l'express). En plus, on était serrés comme des sardines et traités comme du bétail.
J'ai donc décidé de continuer en train ma remontée vers le nord après 5 jours à Ayuttayah.
Comme il n'y avait pas de direct « ordinaire » pour Chiangmai, j'ai suivi les précieux conseils de Gillou (non, pas toi là-bas dans la SDP) et j'ai fait une halte (d'une nuit à l'origine) à Phitsanulok. Rien que le nom me plaisait.
Je n'ai pas été déçue du voyage au sens propre, comme dirait l'autre au sens figuré.
Songkran oblige, le train était bondé au début, mais heureusement, il s'est vidé au fur et à mesure parce que bientôt 7h debout, ça aurait fait long. J'avais l'impression d’être l'attraction du compartiment et ce n’était peut-être pas qu'une impression, d'ailleurs.
Tout le monde me regardait d'un air amusé (pas hostile, c'est déjà ça) en disant des trucs dont je ne comprenais pas un mot à part „farang“. Pourtant, j'avais essayé, par mon habillement, de respecter les coutumes locales : genoux couverts par la longue robe de Tatafoune, épaules couvertes avec mon châle malgré la chaleur étouffante (tu te casses la tête et c'est là que tu vois des jeunes filles thaïs monter en short...). Par contre, vu que je ne savais pas où mettre mon encombrant chapeau rose petite maison dans la prairie, ben je l'ai gardé.. sur la tête.
Bref... En tant que seule farang du compartiment, j'ai été particulièrement gâtée. Quand ils mangent quelque chose (c'est-à-dire tout le temps)qu'on peut partager, les gens t'en proposent automatiquement (même entre eux, j'ai observé), sans rien attendre en retour. Du coup, comme je ne dis jamais non à ce genre de proposition, j'ai goûté plein de choses : des FSNI (Fruits Séchés Non Identifiés), un épi de mais, du gâteau à la noix de coco étouffe-bouddhiste...
A côté de moi, une mère essayait de me caser avec son fils de 16 ans. J'ai compris « il t'aime » (lui aimer toi : contrairement à l’écriture, la grammaire thaï est très simple), et aux coups de coudes qu'il lui donnait, j'ai eu la confirmation que mon intuition linguistique ne m'avait pas trompée. Comme quoi c'est gratifiant d'apprendre quelques verbes.
C'est bien beau de manger et de boire pendant tout le trajet, mais les déchets, on en fait quoi quand il n'y a pas de poubelle ?
J'ai observé mes congénères et j'ai obtenu la réponse : on jette allègrement tout par la fenêtre :emballages, pailles, sachets plastiques.. Car tout est servi dans des sachets en plastique ici, même les boissons ! (dans le train, en tout cas). Quand on vit depuis 8 ans (bientôt 9 oh mein Gott) dans un pays aussi « umweltbewusst » (« soucieux de l'environnement ») que l'Allemagne, ça ne peut que choquer. J'ai fait donc fait de la résistance et j'ai tout gardé dans la poche extérieure de mon sac à dos. Résultat, ça a coulé dessus et l’étoffe sucrée attire les bébêtes, maintenant... La punition divine pour mon acte de rébellion, je suppose. Bouddha est impitoyable.
Je suis donc arrivée à Phitsanulok après un intéressant mais éprouvant voyage. Je ne comptais y passer qu'une nuit et repartir, mais j'ai eu envie de voir la ville « by day »... et surtout de pouvoir faire la grasse mat, donc j'ai prolongé mon séjour de 24h.
Avant d'aller prendre ma deuxième douche de la journée (celle habillée, en plein air) je suis passée par des ruelles plus calmes (plus ou moins à l'abri des festivités) et par la gare. Je me suis fait alpaguer par des autochtones qui dès midi attaquaient à la bière-rhum, de leur petit stand en face des quais. J'ai accepté leur invitation à me joindre à eux mais m'en suis tenue à de l'eau et un café glacé: par cette chaleur et à cette heure de la journée, j'aurais roulé sous la table. Enfin façon de parler car elles sont tellement basses, les tables, que je ne passerais même pas en-dessous. La preuve :
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïs pause déjeuner avec des antiquaires locaux
Pendant qu'un petit vieux examinait à la loupe les différents bouddhas et pièces anciennes (apparemment, certains ont une grande valeur) du stand (voir photo), je m’efforçais de communiquer avec mes hôtes. Leur niveau d'anglais étant à peu près équivalent à mon niveau de thaï, la conversation a été, une fois de plus, laborieuse. Mais ils étaient pleins de bonne volonté et c'est ce qui compte.
Je suis repartie avec la peau du ventre bien tendue et un médaillon avec la photo du roi dans la poche (cadeau!).
Sacré Pumipol (j'espère qu'aucun Thaï ne lira ce post car ici le roi, c'est vraiment sacré... au sens propre). Il est partout. Sur les billets bien sûr, mais aussi dans les maisons, les magasins et tous les édifices publics, et ce sous forme de posters, de calendriers, de photos...
Dans chaque temple on peut être sûr de trouver une photo de lui en tenue de jeune moine
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïstoujours la même je crois
Il n'a pas vraiment changé depuis (84 ans quand même),il a toujours cet air calme et inoffensif qui le caractérise.
J'en reviens à ma balade à Phitsanulok en ce troisième et dernier jour de Songkran. Entre 2 seaux d'eau, j'ai quand même réussi à ouvrir les yeux pour voir quelque chose de la ville et des festivités. Quelques wats qui ont survécu à l'incendie qui a ravagé la ville en 1957,
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïsde dehors
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïsde dedans
un combat junior de boxe thaï, une course de canoë
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïs
le long de la rivière qui était presque plus belle by night.
108. Ayutthayah-Phitsanulok en train: bienvenue chez les Thaïs
J'ai bien galopé, je n'aurai pas volé mon 2e massage en 2 jours...

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