Magazine Cinéma

[Critique] Détective Dee

Par Kub3

Detective Dee : le Mystère de la Flamme Fantôme revisite la mythologie chinoise en déclinant l’histoire vraie d’un détective engagé par l’impératrice pour résoudre une série de morts mystérieuses menaçant son intronisation. Réalisé par Tsui Hark (Il était une fois en Chine), ce film d’aventures est vendu comme le meilleur du genre depuis Tigre et Dragon… Mais l’emballement semble quelque peu disproportionné.

[Critique] Détective Dee

Les critiques se bousculent pour saluer le dernier opus de Tsui Hark, Detective Dee : le Mystère de la Flamme Fantôme. Les Cahiers du Cinéma, Le Monde ou encore Libération s’extasient devant tant de “virtuosité” et de “flamboyance”… Avons-nous vu le même film ? Ce blockbuster clinquant venu de l’est en forme de Sherlock Holmes orientalisant se retrouve assommé de (mauvaise) débauche technique. L’ambition avérée d’un spectacle total ne fonctionne simplement pas.

Le film de Tsui Hark souffre d’un mal fréquent dans le procédé du film à intrigue. Incapable de se concentrer sur le mystère sur la durée du scénario, il laisse place à une succession de scènes abasourdissantes peu à peu décontenancées de leurs enjeux. Comme dans le Sherlock Holmes de Guy Ritchie, Detective Dee tente vainement une alchimie entre le charme intimiste de l’énigme nécessitant un tant soit peu de réflexion et la profusion de scènes d’action monumentales.

Sans s’attarder sur la dimension visuelle franchement cheap (extrême saturation des couleurs, laideur assumée des effets spéciaux, plans hésitants), l’inconsistance de sa forme fait de Detective Dee une épopée d’aventures fantastico-folkloriques souvent ennuyante. Pourtant, le film recèle un propos fort sur les faux semblants décliné autour de personnages complexes et ambivalents, et une véritable célébration de la figure féminine. Mais entre son scénario malhabile et son casting fadasse, le film prend trop souvent des allures d’attraction familiale de Disneyland, étincelante de profusion et d’artifice. Le personnage de Détective Dee – incarné mollement par Andy Lau (qu’on avait notamment pu voir dans Le Secret des Poignards volants) – semble lui-même le pantin d’une gigantesque machine qui le dépasse.

Sous réserve de faire montre d’un 2nd degré que le film – lui – n’adopte jamais, Detective Dee reste bien divertissant par intermittences… Mais rire devant un cerf doué de parole prouve que Tsui Hark échoue au final à immerger le spectateur dans son propre univers.

[Critique] Détective Dee

En salles le 20 avril 2011

Crédits photos : © Wild Side / Le Pacte


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kub3 1789 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines