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Le DVD de Lililabo

Par Ninelililabo

Le DVD de Lililabo
Fukushima, en mémoire des Enfants de Nagasaki :
Le DVD de Lililabo
Le 9 août 1945 à 11:02 retentissait une explosion qui allait ébranler le monde durablement et dont l’accident nucléaire de Fukushima est un sinistre écho. La seconde bombe nucléaire vaporisait Nagasaki.
L’événement est fondateur d’une cinématographie d’après guerre qui puisera dans le scénario apocalyptique d’un Japon menacé de destruction par des phénomènes naturels – tremblements de terre, éruption volcanique – et par des monstres issus de l’irradiation. Godzilla et l’univers des mangas catastrophes ont sont la meilleure illustration.
Les Enfants de Nagasaki(1983) – disponible en DVD chez MK2 – est le premier à nommer la Bombe et les conséquences de la frappe nucléaire. Shohei Imamura dans Pluie Noire (1989), Akira Kurosawa dans Rapsodie en Août  (1991) qui parle également de Nagasaki et Yoshishige Yoshida dans Femmes en miroir (2003) reprendront le thème de Kinoshita mais sans doute de façon moins directe.
Keisuke Kinoshita parle de la mort instantanée ou retardée de quelques secondes, de quelques mois ou de quelques années. Il décrit cette radioactivité latente qui fait vomir les enfants et leur fait perdre les cheveux. A l’école Yamazato du Quartier d’Urakami, il y avait 1.800 élèves. 1.200 sont morts dans les jours qui ont suivi. Son héros – le Docteur Nagai dont il s’inspire des travaux – publiera à la suite de l’explosion nucléaire « Maladie Atomique et Médecine Atomique », « Les Immortels » et « Les Enfants de Nagasaki ». 
Kinoshita montre dans les cinq années qui suivirent la grande explosion, la vie quotidienne dans des ruines irradiées. Des ruines où revient peu à peu la vie, quelques fleurs poussant de ci, de là ; comme en écho à ces récentes photographies de Tchernobyl où la nature sauvage a repris la main, les arbres ayant envahie les rues et les terrasses de la ville ukrainienne abandonnée. A Nagasaki, on prépare le thé dans des cahutes étroites et on partage le poisson fumé et la soupe aux coquillages. 
Le regard des enfants du Docteur Nagai – Makato et Kanayo – est le regard de ceux qui devront vivre avec la conscience de l’irréparable, ayant en mémoire la ferme recommandation de leur père, le soir de Noël : «Tu dois voir tout ce qui s'est passé ».
Ce regard est celui que portent aujourd’hui les Japonais sur Fukushima, celui qui leur permet de rappeler à l’ordre leur gouvernement et de contrôler les actions de TEPCO en ayant sans doute en mémoire la phrase de Jean-Paul II que Kinoshita cite comme épitaphe de son film : « Rappelez le passé, c'est s'engager dans le futur »
Charlie

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