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Présidentielle 2011:Paul Biya, face à l'équation de sa légitimité

Publié le 28 avril 2011 par 237online @237online

Écrit par Mutations   

Jeudi, 28 Avril 2011 12:03

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Présidentielle 2011:Paul Biya, face à l'équation de sa légitimité
La mesure du chef de l'Etat visant la facilitation de l'accès à la Cni, obstacle majeur des inscriptions sur les listes électorales, a été prorogée au 31 août 2011.Après la neutralisation de l'opposition et le verrouillage du système électoral, le pouvoir est manifestement persuadé que l'enjeu de la prochaine élection présidentielle est le taux de participation, principal indicateur de la légitimité du vainqueur. Des sources concordantes indiquent ainsi que le chef de l'Etat, Paul Biya, tiendrait à être réélu à la magistrature suprême par un nombre consistant de Camerounais en âge de voter. Tel est le sens de la prorogation de la mesure de facilitation de l'accès à la carte nationale d'identité (Cni) du 30 avril au 31 au 2011, soit cinq mois supplémentaires pour grossir les rangs des électeurs potentiels. L'annonce a été faite hier par Martin Mbarga Nguélé, le délégué général à la sûreté nationale, « sur haute instruction du chef de l'Etat ».

D'après les derniers chiffres publiés par Elections Cameroon (Elecam) pour la période allant d'août 2010 à mars 2011, près d'1 million 200.000 Camerounais se sont déjà inscrits sur les listes électorales. Un chiffre qui se situe à mille lieues de l'objectif de 9 millions d'électeurs que s'est fixé Elecam. Cependant, du fait qu'il s'agit d'une révision et non d'une refonte des listes électorales, le fichier électoral d'Elecam comporterait à l'heure actuel près de 6 millions 300.000 électeurs en tenant compte des 5 millions d'électeurs enregistrés lors du double scrutin de 2007.

Cela dit, conscient des contraintes liées à la disponibilité de la carte nationale d'identité pour de nombreux électeurs potentiels, le directeur général des Elections, Mohaman Sani Tanimou, avait décidé vers la fin du mois d'avril dernier d'alléger davantage la procédure en indiquant au public qu'on pouvait désormais s'inscrire auprès des antennes communales d'Elecam ou des commissions de révision des listes électorales sur la base d'un récépissé de demande de la Cni et de la copie de l'acte de naissance en vue d'une identification complète. Ce qui n'a pas pour autant accru substantiellement la moisson des équipes du Rdpc. Pourtant, dans une interview accordée au confrère Cameroon tribune à l'occasion du 26e anniversaire du Rdpc, le secrétaire général du comité central de ce parti, René Emmanuel Sadi, se satisfaisait des résultats de la campagne d'intensification des inscriptions sur les listes électorales qui mobilise aux côtés du parti au pouvoir depuis le mois d'octobre 2010 l'essentiel de l'élite politico-administrative et traditionnelle du pays.
[B]Transparence[/B]
Des personnalités qui, dans le but de faire le chiffre, font feu de tout bois pour faire inscrire le plus grand nombre d'électeurs, quitte quelquefois à mettre en péril la nationalité camerounaise. «Les résultats que nous avons sur le terrain sont encourageants et démontrent que nous avons eu raison de lancer cette campagne d'intensification... Des centaines de milliers de Camerounais sont aujourd'hui inscrits ou mobilisés. Elecam, il y a un peu plus d'un mois, a annoncé plus de 900.000 nouvelles inscriptions. Nous allons persévérer, parce qu'il faut que les Camerounais donnent une légitimité franche au futur président de la République », déclarait M. Sadi.

En rappel, la mesure présidentielle d'allègement de l'obtention de la Cni, en vigueur depuis le 3 janvier dernier, permet, d'après le ministre de la Communication, «de réduire de près de 50% la dépense effectuée par tout citoyen en période normale, pour l'établissement d'une carte nationale d'identité». Au total, les requérants ne débourse que la somme de 2800Fcfa, soit et 1800Fcfa pour la photo d'identité et 1000Fcfa pour la taxe spéciale d'identification. L'incidence de cette opération sur le budget de l'Etat du Cameroun était évaluée par le gouvernement à 3 milliards Fcfa pour la période allant du 3 janvier au 30 avril 2011. Au moment de la publication du texte en janvier, les leaders de l'opposition indiquaient déjà que cette mesure ne pouvait en rien booster les inscriptions sur les listes électorales, la principale source de la désaffection des populations étant, selon eux, le manque de transparence dans le jeu électoral.


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