Hollande dans le collimateur des jeunes Strauss-kahniens

En encourageant les jeunes diplômés à s’exiler en province, François Hollande s’est attiré les foudres desjeunes partisans de Dominique Strauss Khan

La bataille Hollande-DSK fait rage au sein du Parti socialiste. Populaire, déterminé et présent dans lesmédias depuis quelque temps, François Hollande commence à sérieusement inquiéter les Strauss-kahniens. Ceux-ci qui l’accusent de partir en campagne trop tôt. « Nous avons fixé des règles, c’est une campagne électorale à partir du 28 juin. Je pense que François part trop tôt », estime Jean-Christophe Cambadélis, proche de DSK. Selon lui, quand on est candidat à la présidentielle, il faut respecter des règles, ce que l’élu corrézien ne fait pas. Toutes les occasions sont bonnes pour alimenter la guerre entre les deux poids lourds du PS. Surtout quand il s’agit des jeunes.

Dépeupler l’Ile-de-France pour lutter contre le chômage des jeunes ?

Interrogé par 20 minutes, François Hollande a défendu le principe de mobilité territoriale pour lutter contre lechômage des jeunes. Le candidat suggère qu’un jeune « venant d’une zone défavorisée » puisse « avoir un statut de salarié particulier et être plus facilement employé partout en France grâce à une exonération », et parle d’« emplois francs ».  « Il y a des territoires ruraux qui ne demandent qu’à accueillir des jeunes, alors que nous avons une concentration de population trop forte en Ile-de-France », a-t-il expliqué. L’exil desjeunes diplômés serait-il la solution miracle pour trouver du travail ? L’idée n’a pas tardé à provoquer la colère des jeunes partisans de son adversaire principal, Dominique Strauss-Kahn.

« Les Jeunes rêvent d’autre chose que d’aller repeupler la Corrèze ! »

Voilà ce que l’on peut lire sur la page d’accueil du très récent site LesJSK.com, une association lancée il y a quelques jours, émanation du Club DSK. « Si le rêve d’un candidat socialiste à l’élection présidentielle est simplement de repeupler les départements ruraux menacés de désertification comme la Corrèze en leur fournissant des bataillons d’étudiants surdiplômés et galérant pour trouver un logement dans les grandes villes, François Hollande prend ses rêves de président du conseil général pour une fausse réalité », rétorquent-ils. Le cofondateur des JSK, Jonathan Denis, n’hésite pas à fustiger le candidat, comme on peut lelire dans les colonnes du Figaro : « nous avons du mal à imaginer qu’un socialiste soit aussi éloigné des préoccupations d’une génération qui attend un projet réaliste pour répondre au risque de son déclassement ». François Hollande, confiant, risque de déchanter si les jeunes socialistes le prennent en grippe.

Lauren Clerc