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Arianna Huffington : “Washington néglige M. Tout-le Monde”

Publié le 02 mai 2011 par Benard

Propos recueillis par Philippe Coste,

Arianna Huffington est une figure des médias aux Etats-Unis. Dans son dernier livre, elle dépeint sans concession le déclin du rêve américain. Entretien.

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REUTERS/Jessica Rinaldi

Son accent de diva athénienne éduquée à Cambridge épice depuis vingt ans la vie politique américaine. Arianna Huffington, née Stassinopoulos en Grèce, a été tour à tour chroniqueuse conservatrice puis progressiste, princesse des mondanités cathodiques de Washington, adversaire démocrate d'Arnold Schwarzenegger aux élections californiennes… En février, elle a vendu son forum etsite d'information en ligne, leHuffington Post, pour 315 millions de dollars au géant AOL.

Etes-vous déçue par la présidence d'Obama ?

Obama a fait campagne en promettant une présidence transformatrice. Pour l'instant, je ne la vois pas

Le leadership, c'est aussi de savoir surmonter les embûches politiques. Obama a fait campagne en promettant une présidence transformatrice. Pour l'instant, je ne la vois pas. Au-delà du cas particulier du président, je suis pessimiste quant à la capacité des hommes politiques à sauver du déclin la classe moyenne américaine. Alors que des millions de chômeurs arrivent en fin de droits et que les jeunes peinent à trouver un travail, les élus taillent dans les dépenses publiques, au lieu de chercher à stimuler l'emploi.

Les mouvements populistes tels que le Tea Party ne sont-ils pas à l'origine de ce débat ?

LeTea Partyest né d'une colère tout à fait légitime contre le sauvetage des institutions financières [lors du krach de l'automne 2008]. Il s'est mué ensuite en force d'opposition contre le plan de santé d'Obama, puis contre toutes les dépenses publiques. Mais cette révolte répondait d'abord à une injustice: on renfloue les banquiers parce qu'ils ont des amis puissants à Washington, mais on néglige les souffrances de M. Tout-le-Monde.

Dans les années 1990, vous apparteniez à la mouvance de la révolution conservatrice. Vous voila devenue une figure de la gauche américaine. Que s'est-il passé ?

Il y a une constante dans mon propos: l'individu doit primer sur le collectif. Lorsque j'étais conservatrice, j'espérais que chacun pourrait avancer et améliorer la société, à son niveau, sans se soumettre à la puissance publique. J'ai changé d'avis, car cela fait trop longtemps que j'observe l'attitude de plus en plus déplorable des républicains et leur désintérêt absolu pour la pauvreté. A présent, j'admets la nécessité d'une intervention de l'Etat dans l'économie.

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