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Parce que c’est un happy end.

Par Leschatserrants

Parce que c’est un happy end.a

Les vêtements de Chris que nous sortîmes de son placard se mirent à voltiger dans les airs.

Puis ce fut le tour des photos d’elle et de son me,c que nous faisions tomber l’une après l’autre, faisant exploser le verre des cadres sur la moquette. Le boucan était horrible pour les oreilles mis pour ma part, jouissif et délicieux.

-Attendez ! s’écria A. en levant sa main.

Nous cessâmes nos bruits. Un bruit de moteur se faisait distinctement entendre, venant vers nous. La fin de notre petite fête avait sonné.

Cela ne fit que m’exciter davantage. Je me mis à chercher le moindre objet encore intact auquel cette Chris tenait, et que je puisse détruire, quand autour de moi, l’atmosphère se mit à changer.

La chambre fut partiellement éclairée par une étrange lumière bleuâtre, me dévoilant ce qui m’entourait.

Les souillures, les débris des objets brisés et les vêtements jonchaient le sol. La violence de notre rage me frappa de plein fouet. Le halo de cette étrange lumière me fit découvrir cette chambre qui avai et celui déformé par la rage, d’O. A., recroquevillée sur le tapis la tête posée, sur le côté du lit, murmurait :

-Arrêtez…arrêtez ça. Elle ne me reviendra pas. Ça ne sert à rien.

-Bien sur que si. On lui a fait du mal à elle aussi, c’est ce qui compte ! rétorqua O.

-Peut-être, mais moi j’ai honte, et c’est pire, fit-elle en relevant la tête.

Des larmes s’échappaient de ses joues. Des immondices qui l’entouraient, elle en sortit une photo, une seule, d’elle et de Chris, déchirée par celle-ci puis jetée négligemment.

C’est dans cette pénombre que les choses sont devenues, paradoxalement, les plus claires. J’étais impuissante.

Je m’étais prise pour un putain de Super-Héroïne invincible, j’avais cru que le monde entier m’appartenait, mais je n’étais qu’un vers de terre. Ce que nous avions fait n’avait pas ôté le mal-être qui pesait sur elle.

Le bruit facilement reconnaissable d’une clé que l’on insère retentit dans le silence.

A., reprenant ses esprits, se releva et ouvrit grand la fenêtre. Je sortis la première en jetant la bombe derrière moi, suivie d’A. O, voulait encore ne découdre mais puisque nous étions déjà en bas, elle n’eut pas d’autre choix que de nous suivre.

Je l’entendis cracher sur la moquette, puis nous primes la fuite à travers le jardin .

La honte et la colère subsistaient en moi. Le constat brutal de mon incompétence m’éclatait à la figure. Nous nous étions vengées de la méchante de l’histoire, mais il n’y aurait pas d’happy end pour nous.

A. nous serra la main, très fort, à O. et moi, tandis que cette fois encore, nous fuyions comme des fugitives. Je voulais croire que cela ne changerait jamais. Nous serions toujours et à jamais liées.



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