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A droite la course est engagée

Publié le 06 mai 2011 par Jlhuss

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Il y a 4 ans Nicolas Sarkozy était élu Président de la République.  A un an des prochaines élections les « œuvres » littéraires, cinématographiques, télévisuelles se suivent et s’accumulent sur le gagnant de 2007, sa quête du pouvoir, son épopée, ses qualités, ses défauts, ses « complexes », ses amours, ses chagrins et ses joies : un vrai « plan com » auquel sont invités Jean-François Copé et François Fillon.
Personne ne contestera la réalité de  l’épopée. L’ascension à la plus haute marche du podium de ce petit jeune venant un  jour frapper à la porte de la permanence du RPR de Neuilly pour distribuer des tracts, n’est pas un  parcours classique sous la cinquième République pour accéder à l’Elysée.  S’il y a « rupture », elle est là aussi, la grille du Coq était plus habituée à des généraux ayant refusé la capitulation, des grands commis de l’Etat sortis des grandes écoles, des provinciaux enracinés devenant Rastignac et adeptes des bouquinistes. Un militant colleur d’affiches, ayant monté marche après marche les échelons d’un parti politique était un parcours très nouveau. La prise du pouvoir s’effectuait le plus souvent par le haut, jamais par le bas.
La diffusion  sur France 2 de l’excellente émission de Laurent Delahousse « Un jour un destin » était récemment consacrée à l’actuel Président de la République sous le sous-titre : « NICOLAS SARKOZY, LES SECRETS D’UNE AMBITION » Ce documentaire revient sur les différentes étapes qui ont forgé l’itinéraire de celui qui a très vite rêvé de devenir un jour président de la République. Ses proches, ses collaborateurs mais aussi ses adversaires nous révèlent les secrets de ce parcours intime et public.

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La qualité des documents livrés ainsi au grand public se confirme émissions après émissions. Il est permis d’être satisfait de la qualité, de l’effort entrepris pour introduire les nuances, les complexités, voire corriger les clichés communément admis : l’histoire d’un homme n’est jamais aussi simple qu’il y paraît.
Le documentaire ne se complaît pas dans l’exclusivité réservée aux laudateurs ou au contraire aux opposants aveugles,  mais sait parfaitement mélanger des visions personnalisées et divergentes sur les mêmes évènements. Les réalisateurs le font avec subtilité, finesse et discernement sans rechercher à imposer un a priori de mauvais aloi : pour tout dire une excellente émission dont on pourrait souhaiter des exemples plus fréquents.
Le téléspectateur pourra ensuite retenir ce qu’il souhaite. Certains ne retiendront que les « trahisons » ou les coups bas, à Charles Pasqua, à Jacques Chirac, d’autres que l’impressionnante foi en l’action, le courage dans l’adversité, la capacité à supporter les « vents contraires », à faire face aux situations tendues et délicates. On pourra le regarder comme « l’ambitieux » qui met ses pas derrière ceux qui peuvent le servir dans sa quête, sans cesse tourné vers leur séduction, ou au contraire celui qui n’hésite pas à s’affranchir des « tutelles », à bousculer les tabous au risque de se griller les ailes et de repartir à zéro après une traversée du désert dont rien ne prédisait qu’il pouvait en sortir. Dans cette profusion nous avons déjà ici évoqué le livre de Gisebert, proclamé à charge et le bilan présenté par l’Elysée.
Il est maintenant évident que la pré-campagne est largement engagée et le patron de l’UMP ainsi que le Premier Ministre sont appelés à mettre les troupes en ordre de bataille, à rôder les thèmes, à prévenir les « coups » : les poids lourds s’y mettent. Le patron de l’UMP, Jean-François Copé a lancé mercredi dans le Val-de-Marne «le compte à rebours de la campagne»: «notre rôle est d’aller chercher ceux qui doutent», a-t-il lancé devant des militants UMP. Hier, c’était au tour de François Fillon de monter au front. Le premier ministre, qui avait réuni son gouvernement à Matignon pour un séminaire, a lui aussi lancé la campagne, sans le dire. Il est cependant apparu comme un véritable chef d’état-major même si quand la question lui est posée directement il répond : «C’est un autre sujet, ce sera pour plus tard» … L’argumentation prend l’aspect d’une défense du bilan sur lequel le Premier Ministre ne peut qu’approuver puisque c’est aussi le sien. Toujours habile, François Fillon se garde de trop chanter la louange universelle et sur toute chose ; il reconnaît des faiblesses, des retards, des maladresses mais un globalement très positif » franc et massif.
Il appelle à aller plus loin, sous-entendu à l’occasion d’un second mandat, à propos en particulier de l’éducation, de la réduction des déficits, «La clé de la prospérité française, c’est la compétitivité et l’investissement. Nous ne souhaitons pas la voir remise entre les mains d’une gauche qui refuse de comprendre les changements du monde.» Hervé Morin pourtant Ministre pendant longtemps et encore il y a peu, ne l’entend pas de la même oreille dans un livre à paraître, un de plus, il qualifie l’actuel Président, de “brutal” et de “petit garçon capricieux” oubliant qu’il a su se plier aux “caprices pendant plus de 3 ans ! Si le PS ne connaît pas encore son « champion » et ainsi se trouve toujours sur la ligne de départ, pour l’UMP, les choses semblent plus claires, le compétiteur connu et la course engagée. Le PS en ce mois de mai pourra toujours s’occuper en célébrant les trente ans de la victoire de François Mitterrand : la recherche du mythe !

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[AgoraVox a publié cette note]

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