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Festival Villette Sonique 2011 (27 mai–1er juin)

Publié le 07 mai 2011 par Hartzine

villette-sonique-2011_visu-a5cQuand on est une grosse feignasse (comme moi ?), qui ne bénéficie ni de carte SNCF avec réduction pour moins de 25 ans, ni de GPS, quoi de mieux que le Festival Villette Sonique pour vous offrir une semaine de débauche auditive à deux pas de la maison ? Résumer ainsi l’un des derniers festivals avant-gardistes de notre temps serait un peu chien, n’est-ce pas, tant celui-ci trône par sa prise de position radicalement expérimentale et sa programmation musicale multicartes.On y croise de vieilles icônes fascinantes et adulées autant que les jeunes pousses qui façonneront le paysage musical de demain.
Animal Collective, quatuor sauvage de pop laborantine ouvre le bal de cette nouvelle édition. Afin de les accompagner dans leur unique date française, les New-Yorkais s’adjoignent les services des non moins barrés Emeralds et de leur musique à la limite du drone et de l’ambient. L’association de Discodeine et de Thomas Bloch viendra remettre un peu de cohérence dans tout ça, axe hédoniste de courant pop, dark-disco et house planante.

Dès le lendemain, le rock reprend ses droits avec le groupe très prisé de Jad Fair, Half Japanese. Et c’est sous l’œil bienveillant du plus prolifique des Sonic Youth, alias Thurston Moore que Glenn Branca retrouve le plancher des vaches afin de nous présenter son ultime album, The Ascension : The Sequel.
Placé sous le signe des sonorités organiques, la troisième soirée verra se succéder le très précieux Julian Lynch et ses mélodies mélancoliques en arc-en-ciel, puis Ducktails, projet nébuleux de Matthew Mondanile, oscillant entre fantasmagorie auditive et évanescence de mélopées psychédéliques. Forest Swords ferme la marche de ses branches tentaculaires, juxtapositions infinies d’ambiances sonores tutélaires et paranoïaques.
Le Mancunien le plus prolifique de l’industrie du disque nous glorifiera de sa présence, le bougon Mark E. Smith et The Fall culminant en tête d’affiche d’un concert très noisy, qui consacrera également les Japonaises de OOIOO comme les dignes héritières de Nisennenmondai et nos compatriotes hirsutes de Cheveu, hurlant leur ode vicié à Charlie Sheen.
Afin de clôturer ce festival en grande pompe, la Cité de la Musique accueillera deux spécimens à la pointe du surréalisme. Tout d’abord Cosmus, groupe aux étranges arrangements mélodiques, fondateur d’un certain mouvement psychédélique à l’orée des seventies. Puis le très énigmatique David Tibet qui, derrière l’entité Current 93, aura consacré une carrière entière à sacraliser de sombres ballades anxiogènes et bruitistes, donnant ainsi naissance au mouvement dark-folk.
Alors rassurez-vous, pour tous ceux qui seraient encore plus fainéants que moi, les organisateurs du festival ont pensé à vous, et vous offrent tout un week-end de concerts et d’activités en plein air. Venez vous perdre dans les dédales du Village Label, vous y découvrirez de nombreux stands plus riches les uns que les autres… Et notamment celui d’Hartzine. De multiples showcases vous permettront de découvrir quelques perles auditives présentées par la crème de l’underground de la belle endormie.

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Ce n’est pas moins d’une dizaine d’artistes qui investiront les jardins du Parc de la Villette ce week-end du 28 et 29 mai, avec les prestations d’artistes très prisés comme Caribou, Suuns, Group Doueh, Oxbow, Antilles, Action Beat… La Red Bull Music Academy participant aux festivités en nous offrant un plateau des plus détonnant : Kode 9 & The Spaceape, Ikonika, James Pants, Optimum et Hype Williams.
Et si malgré cette programmation compacte, vous n’êtes pas rassasiés, les clubbers en auront pour leur portefeuille avec trois soirées qui leur sont dédiées : Nuit Sonique met en exergue les talents vocaux de la diva Beth Ditto accompagnée de ses Gossip boys en dj-set sous le pseudo Night School. La vipère Tensnake vampirisera l’auditoire de sa nu-disco branchée tandis que The Magician sortira des mélodies new wave de son chapeau qu’il transforme en synthé-pop à l’accent rital d’un coup de baguette. Il n’y a pas à dire, L-VIS 1990 est un original : ce tout jeune producteur londonien compresse ce que l’électronique anglaise à fait de plus graveleux, se forgeant un style unique, basique mais destructeur.

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Que serait la Villette Sonique sans sa soirée We Love ? Le Vesper de James Bond sans son olive… Cette année l’agence catalyseur d’évènements nous revient notamment avec dauphins grâce à la voix précieuse du Néo-Zélandais Connan Mockasin. Riton et Dj Mehdi ont Carte Blanche, über-funk et house saillante au programme tandis que Busy P promet un set électro-destroy à s’en désarticuler le déhancher. Sebastiandévoilera les dessous de son album Total, bijou french touch aux contours housy tandis que Daniel Snalth, l’homme derrière Caribou, viendra nous faire danser sur ses derniers coups de cœur.
La Red Bull Music Academy tirera le rideau sur cette édition 2011 avec une closing party au Cabaret Sauvage. En vedette, Matias Aguayo, superstar de la minimale à la sauce tropicale, donnera le ton, notamment par l’intermédiaire de son propre label Comeme, sur lequel se produit Rebolledo, autre pointure de l’électronique aux saveurs caliente. Appleblim se joint à la partie, contrastant par des productions dubstep lourdes et technoïdes, à l’instar du gaillard Pilooski un pied dans l’italo-disco et l’autre dans la dance-punk la plus infernale.

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