Tout le monde semblait bien d'accord pour que, suite à la catastrophe de Fukushima, des tests de sécurité extrêmement exigeants soient effectués sur les 146 réacteurs nucléaires européens en fonctionnement pour vérifier leur capacité de résistance aux différents risques auxquelles elles peuvent être exposées.
Mais voilà qu'aujourd'hui les exigences divergent quant aux stress tests à appliquer dès juin prochain. Ainsi, seules les catastrophes naturelles (inondations, séismes, canicules entrainant une raréfaction de l'approvisionnement en eau...) seraient retenues. Ecarté le scénario d'un acte terroriste, d'un avion s'écrasant sur un réacteur, ou encore celui d'une erreur humaine de manipulation pourtant à l'origine de la catastrophe de le centrale de Tchernobyl.
En outre les tests ne seraient pas obligatoires et dépendraient donc de la bonne volonté des différents concernés. Enfin, les tests seraient menés par les exploitants des centrales eux-mêmes et non pas par des organismes indépendants...
On mesure à quel point le lobby nucléaire, français et britannique notamment, agit pour limiter les tests et maitriser leur interprétation.
Le commissaire européen responsable de l'énergie, Günther Oettinger, affirme veiller au grain.Mais quel sera au bout du compte son pouvoir ?
Le contenu précis des tests de résistance et leur étendue seront adoptés par la Commission européenne le 12 mai prochain.
Personne ne comprendrait que ces stress-tests soient retenus à minima.
Hervé de Malières