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Au nom du Père (Peplum Tatum)

Par Borokoff

A propos de L’aigle de la neuvième légion de Kevin Mac Donald 1.5 out of 5 stars

Au nom du Père (Peplum Tatum)

En 120 après Jésus-Christ, une légion romaine composée de 5 000 hommes disparait mystérieusement au Nord de la Grande-Bretagne et avec elle leur emblème, un Aigle en or. Vingt ans après, le fils du commandant de cette légion, le centurion Marcus Aquila (Channing Tatum), décide de partir à la recherche de l’Aigle pour sauver l’honneur de son père. Pour cela, il doit traverser un territoire sauvage et une nature hostile coupés du reste de la Grande Bretagne par une immense muraille que fit construire l’empereur Hadrien après la déroute de la neuvième légion…

Adaptation du roman historique et éponyme de Rosemary Sutcliff (publié en 1954), L’aigle de la neuvième légion se base sur une histoire vraie : la disparition d’une légion entière qui a longtemps campé à Eburacum (l’ancienne ville de York), dans le nord de l’Angleterre avant de se volatiliser.

L’aigle de la neuvième légion n’a pas le même souffle épique que Gladiator mais il souffre surtout de deux défauts majeurs : la prestation de son acteur principal, le peu expressif Channing Tatum, et son scénario, que l’on anticipe aisément. On cite Gladiator, car L’aigle de la neuvième légion comme le film de Ridley Scott est peuplé de souvenirs et de visions en flash-back du héros, ici Marcus Aquila jouant avec son père.

Au nom du Père (Peplum Tatum)

Pourtant, L’aigle de la neuvième légion n’est pas dénué d’intérêt, grâce aux très belles performances d’acteurs de Jamie Bell (dans le rôle d’Esca, un esclave de Marcus Aquila), de Donald Sutherland (un oncle de Marcus Aquila) ou encore de Tahar Rahim (un guerrier du peuple Phoque). Dans des paysages sublimes et des lumières crépusculaires, le film raconte la quête d’un centurion obsédé par l’idée de laver l’affront et l’humiliation faite à son père par Rome. Et connaître la vérité sur sa mort.

La quête du père est au coeur de l’intrigue comme l’histoire d’amitié qui va naître entre Marcus Aquila et Esca, jeune esclave anglais dont la famille a été tuée par des soldats romains. Ce qu’il y a de réussi dans le film, outre les performances des seconds rôles (on oubliait Mark Strong) et le réalisme des reconstitutions historiques, c’est l’ambiance fantastique qui règne dans la seconde partie du film (séquences dans la forêt). C’est dans ce contexte qu’apparaissent les guerriers du peuple Phoque aux coupes d’Iroquois, le corps couvert de fourrure et le visage d’argile et de cendres. Tahar Rahim est méconnaissable en guerrier peinturluré.

Et L’aigle de la neuvième légion touche là à sa plus grande réussite visuelle. Car pour le reste, le film de Kevin Mac Donald (l’auteur de Le dernier roi d’Ecosse sur le règne d’Idi Amin Dada en Ouganda) souffre de ses longueurs. Ses musiques mélodramatiques plombent la tension du film. La chute est peu crédible pour ne pas dire ridicule. Quelle est la morale de cette histoire ? Esca a réussi à inverser le rapport dominant-dominé avec Marcus Aquila et tous deux ont pu sauver l’honneur de leur père respectif. Mais L’aigle de la neuvième légion n’est en aucun cas une fable sur l’invasion des Etats-Unis en Afghanistan ou en Irak comme on a pu le lire. C’est un pur divertissement en forme de quête du père pour deux orphelins que tout séparait mais qui deviendront les meilleurs amis du monde. Et rien d’autre…

www.youtube.com/watch?v=6A5NhTl2gCk


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