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Detective Dee et le mystère de la flamme fantôme.

Par Unionstreet

Detective Dee
et le mystère de la flamme fantôme.

  • Detective Dee et le mystère de la flamme fantôme.

Tsui Hark, réalisateur prolifique du cinéma Hong – Kongais des années 1980 et 1990, aussi appelé le « Steven Spielberg asiatique » pour sa boulimie créative, vient d’enchanter la critique française avec son Detective Dee, film d’aventure dans lequel notre savant héros doit résoudre une bien mystérieuse énigme de mort par combustion spontanée, dans un royaume de Chine déchiré par les tension politiques et les traîtrises.

C’est bien simple, si vous lisez les critiques sur le net, vous vous rendrez compte que tout le monde à trouvé ce film incroyable, les cahiers du cinéma parlant même d’un artiste au sommet de son art.
Je suis peu familier du cinéma asiatique et j’avoue que les barrière culturelles peuvent parfois être un frein à l’envie de plonger la tête la première dans un cinéma qui, pourtant, incarne un certain renouveau bienvenu des formes depuis 20 ans. J’avais tout de même été soufflé comme beaucoup par Tigre et Dragons de Ang Lee, Hero de Yimou Zhang ainsi que par les trois royaumes de John Woo.

La critique, unanime, promettait par ailleurs un spectacle grandiose, des scènes d’actions à couper le souffle, fluide et gracieuses, et une certaine intelligence dans la manière de dissimiler un message politique osé pour un film asiatique.
Peut être était-ce l’attente trop forte de ma part, le fait est que je ne suis pas ressorti pleinement satisfait de ce film. Pas de scène d’actions stimulantes, un scénario au raccourcis étrange, un mode de narration alambiqué. Il est vrai que les films asiatiques sont parfois durs à assimiler, surtout par rapport au langage, mais là, même la pure narration visuelle m’a déboussolé voir m’a laissé de
marbre.

Detective Dee est en fait un hommage avoué au serial, ces feuilletons d’aventures comptant des centaines épisodes. Le ton se doit alors d’être léger et les actions s’enchainer rapidement afin de créer un rythme irréaliste mais virevoltant, le meilleur exemple à Hollywood restant la saga des Indiana Jones de Lucas et Spielberg.
Mais même après avoir pris en compte cette donnée, il reste que le film souffre de deux défauts majeurs qui ont fortement perturbé mon regard d’occidental gavé de films hollywoodiens.

D’abord les scène d’actions. Oui elle recherche une certaines fluidité du mouvement et y parvient parfois, mais la caméra est souvent trop proche des corps et nous empêche de nous spatialiser par rapport à l’action. Manque d’espace donc de lisibilité, donc le spectateur ne ressent pas la vitesse et la fluidité du mouvement et n’est pas content ! Le montage qui cherche à relier les gestes entre eux plutôt que les couper est alors plus encombrant qu’autre chose.
Deuxième soucis majeur : les effets spéciaux. Detective Dee est un film ambitieux. On y voit des ports remplis de dizaines de voiliers, des palais immenses, une statue de Bouddha grande comme quatre fois la tour Eiffel. Le problème, c’est que les images de synthèses ne sont pas à la hauteur de telles ambitions.

Le numérique ressort beaucoup trop et à tendance à rompre la croyance du spectateur autant qu’à diminuer l’impact spectaculaire des scènes d’actions, pourtant nombreuses.
Les corps qui brûlent, mais aussi les décors de villes, tout ressemblent à chaque seconde à des décors de jeux vidéo. Alors oui, le serial peut avoir une esthétique volontairement kitch, mais là, le problème vient surement plus d’un manque de budget et d’une direction artistique douteuse.

Reste que les personnages sont bien dessinés et, en effet, le film aborde des sujets sensibles encore aujourd’hui en Chine qu’il traite avec intelligence et humour. L’impératrice étant une femme, les inégalités de sexes sont abordés en pointillé. On respecte aussi le cinéaste pour avoir tenter une fusion du policier et du fantastique autant que du film politique ou de complot dans une univers médiéval.

Une scène reste alors dans les mémoires, c’est une séquence de combat en même temps qu’une scène de séduction où les corps de mêlent, s’esquivent et se frôlent. On admet alors le talent de Tsui Hark, mais pas sur toute la durée de son film.

C. Levassort


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