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Abolition de l'esclavage et hommage à Victor Schoelcher.

Publié le 14 mai 2011 par Philippemeoule

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Au-delà de l'élection de Mitterrand, le 10 mai est aussi la date retenue pour la journée de l'Europe (personne n'en a parlé !), c'est également la journée d'hommage à Victor Schoelcher, père de l'abolition de l'esclavage.

A Gisors, cette commération est célébrée de manière officielle depuis 3 ans. Pour des raisons de calendrier, c'est hier soir que cette cérémonie, que j'ai eu l'honneur de présider, a eu lieu.

Je livre ici, en guise de billet, le discours que j'ai prononcé.

Rendre hommage à Victor Schoelcher, c’est honorer un homme dont la vie fut conduite par un combat que d’aucun aurait cru perdu d’avance, d’autant que le hasard joua un rôle non négligeable.

En effet, c’est envoyé par son père aux Etats-Unis, au Mexique et à Cuba en tant que représentant commercial de l'entreprise familiale fabriquant de la porcelaine, qu’il est révolté en découvrant l’esclavage. Nous sommes en 1830. Il n’aura de cesse, jusqu’à sa mort en 1893, de se battre pour cette cause.

Car, si l’esclavage fut aboli en France par l’abbé Henri Grégoire, le 4 février 1794, durant la Révolution, il fut rétabli par un certain Napoléon 1er, le 20 mai 1802. C’est comme secrétaire d’Etat à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848 que Victor Schoelcher contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies le 25 avril de cette même année.

Adversaire de la peine de mort qui lui vaudra un exil forcé en Angleterre pendant près de 20 ans, il revient en France et dépose une proposition de loi pour interdire la bastonnade dans les bagnes.

Aimé Césaire disait de lui : "Évoquer Schoelcher, ce n'est pas invoquer un vain fantôme, c'est rappeler à sa vraie fonction un homme dont chaque mot est encore une balle explosive..."

En effet, rendre hommage à Victor Schoelcher, à sa mémoire, à ses combats, à ses victoires, est bien entendu indispensable mais forcément insuffisant, car l’esclavage moderne, si l’on peut dire, existe bel et bien.

Souvent classée à la rubrique « faits divers », ce qui est un comble, l’exploitation des sans-papiers et des plus démunis en est un exemple criant qui se concrétise par les marchands de sommeil, les patrons voyous ou les riches particuliers sans scrupules.

Et que dire de cette petite musique qui s’échappe insidieusement des palais de la République, visant à nous faire admettre comme des réflexes : protectionnisme, repli sur soi, clivage, discrimination, positive ou non, identité nationale, quand ce ne sont pas des quotas s’immisçant jusque dans le sport…

Oui, rendre hommage à Victor Schoelcher, c’est combattre des modes de pensée, des paroles et des actes pour qu’ils ne se banalisent pas.

Rendre hommage à Victor Schoelcher, c’est chaque jour remettre l’ouvrage de la vigilance sur le métier de la dignité.

(Photo : Iphone Philippe Méoule, cérémonie abolition esclavage, 13 mai 2011, élus et représentants d'associations dans la salle du Conseil municipal de Gisors)


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