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Okkervil River – I am Very Far [2011]

Publié le 14 mai 2011 par Feuavolonte @Feuavolonte

Okkervil-River-I-Am-Very-FarOkkervil River
I am Very Far

Jagjaguwar
États-Unis
Note : 7.5/10

par Mathieu Saint-Jean

Après avoir appuyé Roky Erickson l’an dernier sur sa première parution solo en près de 14 ans, voici que la formation texane est de retour avec un sixième album complet. Un événement en soi puisque la bande de Will Sheff peut se vanter de posséder l’une des discographies les plus impressionnantes des dix dernières années. Même qu’à une certaine époque, Will Sheff représentait le seul chanteur, auteur et compositeur américain qui pouvait mettre un peu d’ombre sur le travail du jeune Conor Oberst (Bright Eyes). Bizarrement, les deux auront choisi cette saison printanière afin d’apporter des changements majeurs à leur projet respectif.

Premier constat, Okkervil River n’aura jamais été autant influencé par la scène musicale britannique. Du phrasé pointu (et parfois exagéré) de Sheff jusqu’au mur d’arrangements de cordes qui viennent rehausser la majorité des nouvelles compositions, rares sont les moments qui pourraient rappeler les racines folk-rock de la formation. Contrairement aux albums précédents, sur I Am Very Far, les textes de Sheff n’ont qu’une utilité mélodique. On semble s’être énormément attardé sur le travail de composition et sur le jeu des musiciens en studio. Un travail sonore qui paie aux premières écoutes, mais qui laisse transparaître un certain manque de profondeur une fois la surprise bien digérée. Une faiblesse qui aura malheureusement aussi touché le dernier Bright Eyes (The People’s Key). Néanmoins, l’album contient tout de même quelques-uns des morceaux les plus mémorables du groupe.

Au-delà de ces morceaux qui auraient facilement pu se retrouver sur l’album solo de Paul Smith (Margins) ou même sur Neon Bible d’Arcade Fire (la conviction de Sheff sur White Shadow Waltz et les violons sur We Need A Myth), I Am Very Far regorge de moments précieux qui auraient pu ponctuer n’importe quelles parutions précédentes du groupe. La partition de basse (assez dense) de Piratess risque de lui permettre de se retrouver parmi mes incontournables de 2011 et les envolées de White Shadow Waltz font regretter la dissolution précoce de Hope Of The States. À écouter jusqu’à la fin pour ceux qui souhaiteraient entendre la formation en mouture plus folk. L’album se termine en beauté avec la délicieuse et (très) planante The Rise.

Un nouvelle vision musicale intéressante, mais surtout une réalisation sans faille. Puisqu’on ne peut pas toujours lancer des The Stage Names


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