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[ Critique cinéma] Minuit à Paris

Par Gicquel

[ Critique cinéma] Minuit à Paris

« Si je n’habitais pas à New York, je vivrais à Paris » révèle Woody Allen  qui fut séduit par la ville lors du tournage de « Quoi de neuf, Pussycat ? ». C’était en 1965 date à laquelle il regrette de ne pas s’être installé : » Mais c’était trop risqué pour moi à l’époque. Et aujourd’hui je le regrette. »

C’est cette histoire là que le cinéaste raconte ici, la véritable histoire du film ; le synopsis officiel n’est qu’un prétexte. Celui d’un voyage parisien post-nuptial pour un jeune couple d’américains. La magie de la capitale ne tarde pas à opérer, tout particulièrement sur le jeune homme qui aspire à une autre vie.

Ses promenades nocturnes et solitaires l’entraînent alors dans un autre monde, où ils croisent dans un Paris de fête et de culture  Ernest Hemingway, Picasso et autre Cole Porter. Plus tard, ce sera Gauguin, Lautrec, Degas…

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L’écrivain qu’il est s’émerveille d’un tel paysage onirique qui se heurte à l’incrédulité de sa belle et de ses futurs beaux-parents de plus en plus suspicieux. Et on peut les comprendre, tant la fantaisie du cinéaste sonne faux, dans un musée de cire, où la caricature le dispute à l’ennui. Les surréalistes sont bien présents, mais  Allen n’a pas su emprunter leur passerelle qui nous mènerait en toute « logique » et sans artifice d’un siècle à l’autre. L’écran de «  La rose pourpre du Caire » était une trouvaille, l’automobile qui conduit Gil vers son Paris de rêve n’est qu’un pis-aller.

Les intentions du réalisateur sont évidentes et a priori séduisantes, mais la mise en application est plus que laborieuse, voire scolaire. Je pense surtout à la présentation de tous les artistes de l’époque que Woody Allen surligne maladroitement , ne laissant au spectateur aucune part de la magie qui pointe dans les décors d’époque parfaitement reconstitués.

[ Critique cinéma] Minuit à Paris

Le jeune écrivain qui découvre la ville lumière, son clinquant, sa culture, c’est Woody Allen dans sa verve habituelle et Owen Wilson est plutôt habile pour faire passer le message. Mais que diable n’a-t-il pas alors opté pour une vision frontale de ces années de nostalgie, où la culture et la fête, la littérature et la musique battaient le pavé parisien.

[ Critique cinéma] Minuit à Paris

Certaines scènes laissent imaginer une telle réalisation : la magnifique rencontre avec Dali, que Adrien Brody ,  campe de merveilleuse façon. Le personnage qu’interprète  très bien Marion Cotillard , s’inscrit aussi dans une telle optique .Elle est la muse de Picasso, qu’elle quitte pour un autre artiste avant de fuir avec notre héors dans un autre monde; mais cette fois Gil ne veut pas s’attarder. C’était mieux autrefois, nous dit Allen, mais les chimères ont fait leur temps. Et il faut vivre avec le sien.


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