Magazine Journal intime

Une fille pas comme les autres

Par Francois Moussirou @LESALONIVRE
Une fille pas comme les autres

Elle pense que son pays est une référence. Qu’elle le veuille ou non je suis entré par effraction dans son cerveau. Pour ce que j’en sais de son pays, Il n’a même pas parcouru la moitié du chemin qui doit le conduire vers la liberté. Elle est fière de son pays tout comme elle tortille du cul avec son sac Lancel qu’elle a acheté grâce aux ordonnances Western union qui la délivre de sa dépendance consumériste. Son pays pour elle est un royaume. Un émirat.

Selon elle, les citoyens de son pays sont exceptionnels. Des gens à part. Qui ne souffrent pas bien sûr ! Rien à voir avec les africains qu’on montre sur M6. Elle, elle ne côtoie que la bourgeoisie. Une africaine du XVIème arrondissement de Paris. Ça rigole pas quand même. De qui se moque-t-on. Trop fière pour se mélanger aux reste des africains. Enfin dois-je dire des blacks puisque c’est comme ça qu’on les appelle ici.

N’empêche, elle écoute du coupé décalé comme les autres. Elle va se coiffer à Château rouge mais attention ! Elle ne consomme que des produits mac. Ses lunettes de soleil, c’est pas du false. Elle ne porte pas du Vuitton. C’est ringard. Elle est mi-blanche mi-noire- selon elle-. C’est une fille bien éduquée nom d’un chien. Mais pour délirer on l’appelle Bounty et pour l’ostraciser on la surnomme Black Panthère . Elle sourit mais elle a honte. L’ identité est parsemée de voiles.

Mais j’oubliais, elle n’est pas comme les autres. Son pays est un pays riche. D’ailleurs on le lui rappelle souvent et elle se sent supérieure. Une noire pas comme les autres. Au fond elle pourrait être métisse. Mais ça ne lui viendrait même pas à l’idée puisque dans son pays on les méprise par jalousie. Elles sont plus belles. Elles ont la couleur de l’été dit-on. Les mecs en raffolent et dévalisent des ministères pour ça.

Enfin et toujours elle n’est pas comme les autres. Elle est gabonaise. Fille à papa comme il y en a à chaque valse de gouvernement et puis chut. Oui, j’appuie avec un verbe de salaud. Je martèle. Comme elle, j’enfonce le clou mais d’une autre manière.

Elle n’est pas comme les autres. Les gabonais ne sont pas comme les autres. Franchement. Autant de giboulée xénophobe dans un corps qui n’a pas encore extrait le jus de sa conscience. Je me nettoie les mains de ton arrogance. Tu es comme les autres. Petite salope.


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