Magazine Journal intime

Histoires niaises et autres pilules avant de s'endormir

Par Francois Moussirou @LESALONIVRE
Va expliquer à un individu que t'es artiste. Dis aussi à cette même personne que tu n'obéis pas à cette logique qui est la sienne. Celle du travail. A la chaîne. Cette logique du travail comme totalitarisme de la pensée séculaire.Être artiste- sans complaisance- oblige à se plier à d'autres règles. Créer c'est être habité. C'est se parfumer avec le vent. Il s'agit de se parer de dorures impalpables.J'accueille chaque matinée avec sobriété. Cet élan souverain pour accomplir ce qui fait de moi ce que je suis. Un être improbable qui se joue du temps avec une cadence tantôt joyeuse et parfois suicidaire. ( Mais le coeur reste apte à tenir devant les embûches).Ce matin, j'ai eu envie de peindre. J'ai pensé à Vanessa et Mathilde. L'une d'elles, Mathilde, retient plus mon attention. Ce doit être à cause de son côté théâtral. Je déduis que son corps et sa gestuelle sont une mise en scène. Sa voix en elle même repose sur des accords qui vont vers l'art scénique. Mais est-ce à dire que c'est elle que je dois peindre.Je lance les dés.Vanessa a quelque chose de plus intime. Plus explosif. Sa beauté est comme une étoile. Elle brille à l'inconditionnel. Elle envoie de la lumière au coeur. j'aimerai couvrir sa vie d'osmose mais elle n'a pas besoin de moi. Les muses sont celles qui sont le plus éloigné de vos préoccupations. La peinture est divine. Une sorte de recollage en morceaux puisque tout a préexisté. La lumière doit toujours jaillir. J'ai envie de me perdre. Une soif de silence aussi. Être en harmonie avec le brouillard. Une perfusion visuelle. s'évader un instant. Créer c'est être habité. Créer impose de ne plus être dérangé. Vivre l'indifférence comme une provocation. Au seuil, la mort nous révèle la quotité d'actes qui nous appartient.Créer s'impose à moi comme une libération. Voyager dans un espace temps limité qui intègre la vie avec des choix audacieux.Les mots sont une respiration atomique. Écarlate sera toujours la pensée qui a le désir d'éclater. Ta plume sera toujours seule. L'écriture la plus sobre porte en elle-même une souillure. C'est l'art qui veut ça.J'imagine un tableau avec de la rouille.Quelques morceaux de fers sur un visage. Le regard fort et dur. Une poignée de mélancolie. Une touche hirsute. La symétrie des proportions. La peau hâlée. Des lèvres généreuses comme un voyage sulfureux. Une nuit qui ne s'achève plus. Un corps gracieux proche des lois de l'attraction formant une moulure esthétique .Il s'agit sans doute d'un regard poétique qui creuse toutes les ambiguïtés d'un homme. Il faut que ce soit banal et original. L'art comme métaphore. Les mots comme une toile sonore. La peinture comme évasion. Créer pour ne pas moisir...Cette force sera toujours animale. Ce qui t'engages au monde est à la fois en toi et hors de toi. Sans lois véritables, il n'appartient qu'à toi et ton désir de se répandre.Sommeil......

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