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Résoudre le paradoxe temporel du film « la machine à explorer le temps » (2002)

Par Grégory Gossellin De Bénicourt @benicourt81

Résoudre le paradoxe temporel du film « la machine à explorer le temps » (2002)La Machine à explorer le temps (The Time Machine) est un roman de science-fiction, écrit en 1895 par H. G. Wells. Il est considéré comme un classique du genre sur le voyage dans le temps. Deux  films ont été adaptés de ce roman, le premier de George Pal relativement proche du roman originel et sorti en 1960, et un second en 2002, par  Simon Wells, qui n’est autre que l’arrière petit-fils de H. G. Wells !  Il y aussi « C’était demain » ou en 1893, Jack l’Éventreur s’enfuit à bord de la machine à explorer le temps d’H.G. Wells, mais c’est trop éloigné du scénario original.

La version de 2002 a été vivement critiquée, même si pour ma part je l’ai trouvé passionnante. Il y a juste un élément, un paradoxe temporel, qui ne me plait pas du tout… Mais avant cela, il me faut vous compter l’histoire. New York 1899. Alexander Hartdegen, brillant professeur à l’université de Columbia, s’apprête à demander la main de la femme qu’il aime en lui offrant une bague en pierre de lune dans Central Park. Mais la demande en mariage est interrompue par un voleur qui tua la jeune femme qui avait refusé de lui donner la bague. Détruit, Alexander, obstiné a vouloir changer les choses, construit pendant quatre ans en ne sortant plus de son laboratoire, une machine à explorer le temps. Si vous avez envie de voir ce film, arrêtez là la lecture de cet article et revenez-y seulement après car je vais devoir vous dévoiler les principaux éléments du film. Alexander revient quatre ans en arrière et retrouve sa bien-aimée à ce moment là toujours vivante. Il choisi cette fois-ci la ville pour lui parler. Mais la jeune femme meurt renversée par une calèche. Il essaye à plusieurs tentatives et comprend que quoi qu’il fasse, elle mourra !

Il part dans le futur trouver une réponse à sa question et se retrouve en l’an 802 701.  Il y apprend pourquoi il ne pourra jamais sauver sa bien aimée. Et tenez-vous bien : « Tu ne pourras pas la sauver car sans sa mort, tu n’aurais jamais construit cette machine » ! La sentence tombe comme un couperet ! Et oui, c’est logique en fin de compte : il existe probablement plusieurs univers où son aimé ne meurt pas ce jour là – mais dans chacun de ces univers, lui ne réalise pas sa machine. On pourrait contester le fait qu’un brillant professeur comme Alexander n’avait probablement pas besoin de cela pour réaliser sa machine, mais c’est le choix du film – on ne peut le critiquer de ce coté là.

Cependant, l’auteur s’est trompé : il est possible de sauver la jeune femme ! « Tu ne pourras pas la sauver car sans sa mort, tu n’aurais jamais construit cette machine » – c’est vrai, sauf que sa mort n’est pas nécessaire. Il suffit qu’Alexander en soit persuadé et là, il n’y aura pas de paradoxe ! Le paradoxe nait du fait que s’il la sauve en 1899, alors il ne construit pas la machine et s’il ne construit pas la machine, impossible de revenir la sauver en 1899. Pour qu’il n’y ait pas paradoxe, il faut que le scénario tourne en boucle – que cela ce soit toujours passé ainsi !

En effet, imaginons le scénario suivant :

  1. Elle meurt en 1899, renversée par une calèche
  2. Il construit la machine et apprend en 802701 pourquoi il ne peut lui sauver la vie ainsi
  3. Il retourne en 1899, lui explique ce qui va se passer et la convainc qu’il n’y aucune autre solution que celle qu’il va utiliser
  4. Il simule sa mort et repart avec elle en 1900 par exemple et se font tous les deux passer pour mort
  5. L’Alexander de 1899 réalise la machine et tente de sauver son aimée… et patati et patata… et retour en 1. après sa révélation en 802701 – et la boucle est bouclée !

Il n’y a plus de paradoxe ici car l’Alexander de 1899 pense que son aimée est morte, il construit sa machine et quand il avance dans le temps, même s’il consultait les archives, tout lui dirait que son aimée est morte ce jour là et que lui-même a disparu. Le paradoxe est levé, mais pourquoi compliquer en faisant disparaitre le professeur? Le tout est d’éviter que lui-même, lors de ses voyages dans le temps (qui sont nécessaire à la résolution du problème) ne tombe nez à nez avec son double et sa moitié. C’est juste une précaution supplémentaire. J’aurais aimé que le film se termine sur cette note positive, comme la version de 1960 où le professeur fuit son époque (qui ne lui est pas adaptée) et part vivre le grand amour avec une Elohim dans le futur. Je n’aime pas les fins tragiques.

Bande annonce :

Le voyage de 1899 à 2030 :


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