La Conquête de Xavier Durringer

On peut tout dire du monde politique et l'actualité "strausskanienne" conforte l'opinion publique dans les jugements violents et sans pitié qu'elle porte sur les hommes politiques qui nous gouvernent, nous ont gouvernés, auraient pu nous gouverner, nous gouverneront un jour. C'est un milieu âpre, violent, sans concession mais où certains (certaines) aiment à cabotiner.

C'est ce que nous montre le formidable film de Xavier Durringer, La Conquête. Film formidable par les acteurs tous époustouflants et qui rendent à la quasi perfaction les travers, les tics, les manies de nos hommes politiques. Je passe sur les interprétations exceptionnelles de Denis Podalydès, Samuel Labarthe et Bernard Le Coq, ces deux derniers impayables en Dominique de Villepin et Jacques Chirac).

On n'apprend rien que l'on ne sache déjà: les coups fourrés, les bouchées de nourriture difficiles à avaler quand on reçoit un missile en pleine figure, les mots cruels que s'échangent nos ambitieux pathologiques. Les comportements de gamin font rire tant la politique relève du cabotinage, de la comédie et du vilain garçon fessé par le "père" à abattre. Car il s'agit bien de cela: tuer le "père" pour prendre sa place. Peut-on dire que le film est pro-sarkozy? Je ne le crois pas tant ses travers sont mis en avant. Il accède à la présidence suprême mais seul, terriblement seul. Tout cela, toutes ces turpitudes pour arriver si haut ne sont pas nouvelles. Elles ont toujours été et sont inséparables de cette ambition.

Ce qu'il y a à retenir de ce film, ce n'est pas tant le contenu que l'on connaît déjà que l'interpétation virtuose des acteurs.