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Nous voulons tout et maintenant

Publié le 22 mai 2011 par Chacalito

revolution-copie-1.jpg Nous vivons en ce moment de grands changements, sans doute aussi puissants que lors de la Révolution française mais nous ne nous en rendons pas forcément compte car nous tournons nous aussi! Pour débuter cet article, je me suis amusé à piocher une définition de "révolution": on appelle révolution tout changement ou innovation qui bouleverse l'ordre établi de façon radicale dans un domaine quelconque (wikipedia).

Comment donc qualifier le mouvement du 15 mai en Espagne qui, bravant les interdictions, a manifesté un besoin, une urgence de changement? "Nous voulons tout, tout de suite" semblait dire cette foule pacifique. Parallèlement, en France, je me faisais cette réflexion que le peuple grognait, voulait changer, mais ne savait pas s'y prendre. Pire, il beugle, mais n'a AUCUNE ambition d'avenir.

J'ai une lecture marxiste de l'histoire. Pour moi, la Révolution française a été confisquée par la bourgeoisie, bourgeoisie qui aujourd'hui ne se distingue plus d'une ancienne noblesse tant il est courant de voir des fils de..., des filles de..., des dynasties entières et ce dans tous les domaines. Le peuple lui, au lieu de se rebeller, envie ces "personnalités", ne souhaite pas un idéal de justice, mais souhaite la même chose que celui qui est au-dessus.

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Bref, alors que la classe politique sombre dans la bouffonnerie, deux solutions s'offrent à nous pour révolutionner notre société. Car de grands bouleversements grondent, ça se sent. Le système craque de partout. La première de ces solutions est effectivement de renverser les gouvernements, de se rassembler par milliers, millions sur les places et hurler sa rage, sa volonté de vivre dans un monde autre. C'est une solution anar qui me plait bien. Ou plutôt qui me plairait bien si seulement le peuple savait ce qu'il voulait. Je  me permets de dire ça du haut de mes 27 ans car je navigue dans la deuxième option depuis dix ans maintenant. La deuxième option, c'est au contraire, de renverser le pouvoir dans les partis politiques en place, de prendre le pouvoir et de lutter pied à pied contre les blocages. Ceci suppose d'apprendre des anciens, qu'ils transmettent leur savoir afin que nous n'ayons pas à tout recommencer. C'est ce que j'ai essayé de faire avec Ronan Leprohon et pour le moment, je tiens son rang... malgré mon inexpérience politique comparée à la sienne. Bref, la deuxième solution, c'est -plutôt que de la fuir comme la peste- de redonner du sens à la Politique!

Je pense malheureusement qu'en France, on en est loin. La tradition centralisée d'un Etat omniprésent et surpuissant n'est pas remise en cause. L'UDB, à son modeste niveau, propose une alternative qui s'appelle autonomie, une autre forme de gestion de la vie publique, plus proche du peuple, mieux contrôlable et plus concrête. La population, dans les urnes, n'en veux pas et continue de voter pour ceux qu'ils exercrent. Pire, on parle de "vote utile" et cette idée anti-démocratique s'accroit à mesure de l'imminence du danger fascite alors que la Raison voudrait au contraire faire bloc avec un projet alter, anti-Le Pen et consort qui puent le populisme, n'ont aucun projet si ce n'est vivre reclus ou comme des soldats. Aujourd'hui, la gauche a perdu la confiance du peuple et particulièrement celle des plus faibles... tout simplement car le peuple a préféré le pragmatisme populiste à l'Idéal. Pourquoi? Car la gauche n'a plus de projet, ne fait plus rêver, elle promet du sang, des larmes quand la droit promet le bonheur par le fric. Sauf qu'en mentant, cette droite radicalise le mouvement conservateur et populiste.

Le bipartisme n'en est qu'à ses débuts si la réforme territoriale passe. La résignation est incroyable ici. Quand on entend des gens dire que le pouvoir absolu est à Paris dire "évidemment", ça donne une idée de la confiance qu'ils ont de nous même, de ce qu'on peut faire ici. Nous, on ne fait pas du "populisme", on est ambitieux! Il y a une nuance. Si "faire de la politique" pour les élus qu'ils sont, c'est manger la soupe que nous sert l'Etat, alors, je leur réponds que je fais moi-même ma soupe, avec des légumes que j'ai choisi. Mon militantisme commence à s'effriter à cause d'élus comme ça. Si c'est ça la politique, alors remplaçons nos élus par des fonctionnaires! Et le mouvement du 15 mai a raison... car nous sommes foutus! Je préfère vivre pauvre, mais libre qu'avoir de l'argent, mais pas le pouvoir de décider qu'en faire. Et quitte à être provoc', qu'ils nous donnent le pouvoir sans argent, on fera mieux qu'eux!

Moralité: Vive le 15 mai, mais on est pas prêt d'avoir la même chose ici...  même si deux ou trois pseudo anar essayent de lancer un truc! Rien de spontanée. Pour cela, il faudrait "sortir de la Matrice", arracher nos oeillères, savoir se jeter dans le vide et recherche autre chose que ce que nous avons toujours connu. Car le monde ne peut changer que si ceux qui le font le veulent.


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