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Sexisme : quand les élites se lâchent, ce sont les femmes qui trinquent

Publié le 23 mai 2011 par Boljo

Sexisme : quand les élites se lâchent, ce sont les femmes qui trinquentJe me demandais si j’allais rédiger un billet d’humeur. Sur un blog de cuisine on peut aussi avoir un avis sur l’actualité et un avis de femme sur des gros machos et un avis politique en tant que citoyenne.

La réponse est arrivée par l’intermédiaire de ma boite mail, quelques petites phrases m’avaient fait grincée des dents et je ne suis pourtant pas spécialement féministe, du genre : d’un côté un homme en vue,  bla, bla, directeur, bla, bla, ET en face une femme de ménage, célibataire, avec un enfant et noire.

Sexisme : quand les élites se lâchent, ce sont les femmes qui trinquent

Liberté

Difficile de discerner dans le ton de la journaliste quelle était la circonstance la plus aggravante pour cette jeune femme. La seule évidence étant que sa parole ne pèserait pas lourd dans la balance de la justice et que les puissants balaierait la plus faible. Erreur ! Les States ne l’entendent pas de cette oreille.

Sexisme : quand les élites se lâchent, ce sont les femmes qui trinquent

Cerveau d'homme intelligent

Et pour tout vous dire, complot ou pas, il n’y a aucune raison pour que les hommes s’en tirent en toute impunité ou protéger par d’autres après avoir tripoté ou violé une femme. Ni qu’ils puissent s’en sortir parce que les victimes s’écrasent, les media cirent les pompes et les politicards ferment les yeux en même temps que les journalistes.

Je me balance comme d’une guigne que monsieur DSK fassent partie de l’intelligencia et ne vois pas pourquoi, comme 52 % des français (et allez un petit sondage, ils s’affutent en prévision des élections) monsieur Strauss Kahn devrait avoir un traitement de faveur à cause de son statut social ou de sa carrure politique.

Non, je n’arrivais pas à pleurer parce que DSK allait passer encore une nuit en prison. Non, je n’arrive pas à m’apitoyer parce qu’il est assigné à résidence dans un magnifique appartement de l’Upper East Side. Non, je n’arrive pas à être scandalisée d’un homme menotté, comme tous les prévenus.

Et pourquoi la parole d’une simple employée serait discréditée d’entrée ? Justement parce qu’elle est femme de chambre ? Plaignante sans visage à qui la moitié de la France dénie le droit d’être victime mais veut bien reconnaître DSK présumé innocent.

Sexisme : quand les élites se lâchent, ce sont les femmes qui trinquent

Les petits contre les gros

Depuis une semaine, nous sommes abasourdies par le déferlement quotidien de propos misogynes tenus par des personnalités publiques, largement relayés sur nos écrans, postes de radios, lieux de travail comme sur les réseaux sociaux. Nous avons eu droit à un florilège de remarques sexistes, du « il n’y a pas mort d’homme » au « troussage de domestique » en passant par « c’est un tort d’aimer les femmes ? » ou les commentaires établissant un lien entre l’apparence physique des femmes, leur tenue vestimentaire et le comportement des hommes qu’elles croisent.

Nous sommes en colère,

révoltées et révoltés, indignées et indignés.

Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York

samedi dernier mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine. Nous assistons à une fulgurante remontée à la surface de réflexes sexistes et réactionnaires, si prompt à surgir chez une partie des élites françaises.

Ces propos illustrent l’impunité qui règne dans notre pays quant à l’expression publique d’un sexisme décomplexé. Autant de tolérance ne serait acceptée dans nul autre cas de discrimination.

Ces propos tendent à minimiser la gravité du viol, tendent à en faire une situation aux frontières floues, plus ou moins acceptable, une sorte de dérapage. Ils envoient un message simple aux victimes présentes et futures : « ne portez pas plainte ». Nous le rappelons : le viol est un crime. La tentative de viol est un délit.

Ces propos prouvent à quel point la réalité des violences faites aux femmes est méconnue. De la part d’élites qui prétendent diriger notre société, c’est particulièrement inquiétant. 75 000 femmes sont violées chaque année dans notre pays, de toutes catégories sociales, de tous âges. Leur seul point commun est d’être des femmes. Le seul point commun des agresseurs, c’est d’être des hommes.

Enfin, ces propos font apparaître une confusion intolérable entre liberté sexuelle et violence faite aux femmes. Les actes violents, viol, tentative de viol, harcèlement sont la marque d’une volonté de domination des hommes sur le corps des femmes. Faire ce parallèle est dangereux et malhonnête : il ouvre la voix aux partisans d’un retour à l’ordre moral qui freine l’émancipation des femmes et des hommes.

Les personnalités publiques qui véhiculent des stéréotypes qu’on croyait d’un autre siècle insultent toutes les femmes ainsi que toutes celles et ceux qui tiennent à la dignité humaine et luttent au quotidien pour faire avancer l’égalité femmes – hommes.

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En attendant kahn a réussi à détrôner Cannes, c’est pas rien !


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