Ténèbres de Dario Argento

Ténèbres (1982 – Tenebre)

Parfois, j’ai l’art de faire les choses complètement à l’envers. La preuve avec ce bon vieux Dario, il a fallu que je loue comme premier film du maestro ce Ténèbres à ma vidéothèque. A cette époque lointaine, jamais vu de giallo de ma vie! Imaginez la claque! J’ai directement commencé par son meilleur film… Avec comme conséquence qu’Argento m’a toujours en quelque sorte déçu, car film après film, je n’ai jamais retrouvé ce concentré de scènes cultes et de perfection. Ce qui explique sans doute mon indulgence pour ses oeuvres moins abouties. Après quelques gialli d’assez bonne qualité, Dario Argento part vers des horizons plus fantastique, sous l’influence de sa compagne d’alors, l’exquise Daria Nicolodi. Ce qui donne un autre de ses chefs d’oeuvre, Suspiria, et un inégal Inferno. Assoiffé de giallo, l’italien revient ensuite à son genre de prédilection, gonflé à bloc et désireux de pondre le giallo ultime. L’enfer est peut-être pavé de bonnes intentions, mais celles-ci ont galvanisé toute l’équipe qui a travaillé sur ce film, car TOUT est parfait! Ca commence par un scénario magnifique de Dario himself (le héros du film, c’est lui, malmené par les critiques sexistes à son égard), qui déjà dans sa partie classique de tueur en série est irréprochable, mais qui en plus bifurque les vingt dernières minutes vers un retournement de situation carrément génial! Je ne dirais pas un mot de plus, sachez seulement que l’histoire débute aux Etats-Unis, lorsqu’un écrivain de giallo se rend à Rome pour présenter son dernier bébé: Ténèbres. A peine arrivé à la capitale, la police l’informe qu’un maniaque a reproduit un de ses meurtres littéraires, à coups de lame de rasoir et de pages arrachées de Ténèbres.

Et pour bien indiquer qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence, le tueur déposera une lettre directement dans l’appartement de son inspirateur, à chacunes de ses actions purificatrices. Comme je le disais plus haut, classique, mais diablement efficace! D’autant plus efficace que visuellement, Dario est dans une forme O-LYM-PI-QUE et multiplie les scènes d’anthologie, bien secondé par ses fidèles lieutenants. Si les assistants Michele Soavi et Lamberto Bava font bien entendu partie de la famille, parlons un peu plus du chef opérateur Luciano Tovoli, déjà à ce poste sur Inferno. Si Dario a choisi de montrer une Rome moderne, où l’action se situe dans les beaux quartiers, très loin des coins touristiques, Tovoli a délibérement illuminé les scènes de nuit. Et il y en a un sacré paquet! Ca a été effectivement tourné de nuit, mais à l’aide de gros projecteurs, on se croirait en plein jour. Le contraste est saisissant, il n’y a quasiment pas d’ombre! Cette touche d’onirisme est renforcée par le célèbre plan de caméra aérienne, où cette dernière part d’une future victime pour passer tel un esprit d’une fenêtre à l’autre, contourner la maison en frôlant les tuiles, définir le futur lieu du meurtre en passant devant une autre fenêtre pour finalement s’arrêter sur une pince du tueur, en train de s’introduire dans la maison. Le tout sur une musique fabuleuse signée par des membres de l’ex-Goblin: Claudio Simonetti, Fabio Pignatelli et Massimo Morante. Evidemment, les allergiques aux sons typiquement eighties vont grincer des dents, car Simonetti a utilisé beaucoup d’électronique, qui en était à ses balbutiements à cette époque. Le tout arrosé de guitare électrique, c’est du pur bonheur! Si je dois avouer sans honte que certains gialli ont parfois des baisses de rythme, rien de tout cela dans Ténèbres, qui reste palpitant du début à la fin. Notamment grâce à une poursuite phénoménale, où une ravissante demoiselle (Lara Wendel) se fait d’abord courser par un doberman hargneux, pour finalement se réfugier dans une maison au hasard.

La sublima signorina Lara Wendel, en bien mauvaise posture!

Pas de chance, c’est celle de notre ami aux gants noirs, qui la poursuivra à son tour! J’ai lâché le mot: « ravissante ». Une autre grande qualité de ce film, c’est son casting. Outre un personnage principal enfin actif grâce à son interprètre Anthony Franciosa, un policier pas trop stupide, un John Saxon top classe comme d’habitude, et sans oublier la présence de John Steiner, il y a un casting féminin de malade dans ce film!!! Outre Daria Nicolodi, TOUTES les femmes sont plus jolies les unes que les autres. Un véritable florilège de courbes féminines et de visages éclatant de beauté. La preuve, j’aurais pu choisir des photos bien sanglantes pour illustrer cet article (le film est assez gore, avec un final où les murs sont repeints en rouge!), mais je n’ai pas pu résister à ne mettre que des photos de ces sublimes créatures. Encore une pour le plaisir:

Le tout arrosé d’une bonne dose d’érostisme, surtout dans les passages révélant le trauma du tueur (J’aurais bien mis quelques photos supplémentaires, mais les bonnes choses ont toujours une fin. Allez vous rincer l’oeil sur Google!). Sans oublier tous les passages de l’inconnue Lara Wendel (de son vrai nom Daniela Rachele Barnes), qui écrase l’écran de sa sensualité surnaturelle. Une sorte de Jessica Biel puissance 20. Dès que son ravissant minois passe dans le cadre, la température monte d’une bonne trentaine de degrés! Si avec tout ça, vous ne vous êtes pas déjà rués sur le Blu-ray, je ne sais pas ce que je dois faire de plus!

Verdict: 10/10

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