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[CRITIQUE] Le complexe du Castor

Par Kub3

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« On va faire un film : ce sera l’histoire d’un homme qui retrouve goût à la vie grâce à un castor en peluche. » Malgré un scénario peu séduisant, Jodie Foster surprend le spectateur en parvenant à traiter d’une manière nouvelle le sujet délicat de la dépression. Un bel effort, malheureusement plombé par un pathos envahissant.

[CRITIQUE] Le complexe du Castor

Avec Le complexe du Castor, le défilement de la pellicule se fait au rythme du tango. Quoi de mieux que cette musique se dansant en couple pour mettre en partition l’histoire d’un homme qui lutte contre lui-même ? A la séduction induite par l’idée suit la déception d’entendre finalement Exit Music, de Radiohead. Un choix téléphoné, comme un feutre fluo que la réalisatrice extirpe de sa poche pour surligner inutilement l’ampleur dramatique du dénouement.

Le reste du film tombe dans les mêmes travers. Jodie Foster semble au départ pouvoir exploiter le double potentiel comique et dramatique d’un scénario audacieux : le sujet a beau être grave, on sou(rit) beaucoup devant l’absurdité des situations que génère l’arrivée de ce nouvel ami. Grâce à son avatar, Walter Black retourne à la vie, relance son entreprise, communique à nouveau avec son plus jeune fils et fait à nouveau l’amour à sa femme. Mais la balance finit pourtant par se déséquilibrer en faveur du mélodrame. Regard trop appuyés, étreintes à tout va, rebondissements pas toujours crédibles… Le pathos indigeste made in US prend alors le pas sur la justesse de la réalisation.

Mel Gibson n’y est pour rien, au contraire. C’est en le voyant crever l’écran avec son alter-ego en peluche et à l’accent australien que l’on comprend pourquoi Jodie Foster a insisté pour qu’il incarne le personnage de Walter Black. Le paria d’Hollywood campe avec brio ce rôle de père et mari en qui plus personne n’a confiance.

Finalement, ce qui manque peut-être au Complexe du Castor est un peu de fatalisme. Au lieu de lâcher prise, les personnages se bornent à conserver une forme d’espoir crâne. On passe alors à côté de la puissance de films comme Les invasions barbares, dont l’intensité du message tient justement à cette capacité à manier l’ironie pour traiter de sujets morbides (cancer, dépression, suicide…) tout en célébrant la vie.

[CRITIQUE] Le complexe du Castor

En salles le 25 mai 2011

Photo : © SND


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