N’y a-t-il plus d’intellectuels dans le plubopaydumonde?

Depuis trois mois, le Maroc connait une effervescence politique et sociale comme il n’en a pas connu depuis très longtemps!

Encore une fois, il faut reconnaitre que cette renaissance est due au “mouvement du 20 février”,  mouvement qui s’inscrit, avec plus ou moins de ressemblance, dans la mouvance des mouvements qu’ont connu certains pays arabes et que les jeunesses européennes ont repris pour leur compte.

Le mouvement du 20 Février était d’abord et surtout l’expression d’un ras-le-bol contre tout ce dont le Maroc : il faut donc saluer le courage de ces jeunes, et je le fais avec respect!

Personne ne le nie mais bien peu de monde semble cautionner les dérives que ce mouvement a connu depuis sa naissance, d’autant que le souverain a clairement ouvert le voie vers une refonte totale du paysage politique du pays!

En effet, de revendications en revendications, d’alliances en alliances, de provocations en provocations,, ce mouvement qui avait toutes les chances de séduire la jeunesse de ce pays et de rallier les citoyens lambda qui observaient, impuissants et désabusés, la  déliquescence  du monde politique national semble aujourd’hui déboussolé!

A qui la faute ?

D’aucuns, dont je suis, rejettent la responsabilité aux leaders politiques : mais que peut-on exiger d’un Radi, d’un  El Fassi, d’un Benkirane, d’un  Lansar et de tous les autres!

J’aurais espérer voir les jeunes USFPéistes se comporter en politiciens avisés et faire du 20 février l’occasion de la renaissance d’une USFP- new look, débarrassée de ses caciques et ouverte sur l’avenir!

J’aurais surtout espérer que les voix de sages de ce pays se fassent entendre pour encadrer cette jeunesse en perdition!

Au lieu de la laisser chavirer entre une extrême gauche qui a montré ses limites  à travers le monde et des extrémistes religieux qui n’ont de limites que les rêves d’un gourou qui leur promet le paradis, mais pas sur cette terre, les “intellectuels” (j’ai du mal à utiliser ce terme) l’ont abandonnée à son sort!

A part Abedelatif LAABI, aucune voix forte et raisonnable, audible et compréhensible, intelligente et cultivée, ne n’est élevée pour guider les jeunes : ils ont continué à patauger dans les eaux troubles du WEB, prenant FACEBOOK pour une tribune de meeting et confondant TWITTER avec les réunions de cellules!

Quand ils se sont retrouvés face à la réalité de vie publique, face aux caméras et aux micros , face à la vraie foule constituée de vrais citoyens qui ont de vraies exigences, quand ils se sont heurtés à la vraie réalité de la vie politique d’un pays qui n’a pas encore liquidé entièrement son héritage tâche de sang et sanglé de plomb, les jeunes ont malheureusement perdu pied!

En serait-il de même si ce mouvement avait été encadré par des esprits mûr et réfléchis, sans autre ambition que le bien de ce pays, des  esprits expérimentés et ouverts, sans autre  visée que  le conseil  et l’éclairage!

Je me souviens d’un temps où les enseignants, les médecins, les ingénieurs,   avaient d’autres préoccupations que leurs promotions internes et les augmentations de salaires!

Je me souviens d’un temps où la parole d’un professeur d’université valait de l’or : aujourd’hui, les étudiants n’ont même pas la chance d’entendre les voix de leurs enseignants durant les cours.

Je me souviens du temps où certains journalistes étaient plus que des simples relais d’une information qu’ils ne vérifient pas, mais de véritables analystes, dont les papiers étaient lus dans les cafés, provocant débats et discussions!

Je crois me souvenir que le rôle des oulémas etr ceux qui se sont donné la mission de guider les âmes dans ce pays consistait à prodiguer les conseils, ces “nasiha” destinées à distinguer le bien du mal! Aujourdhui, si certains ne poussent pas à la faute, d’autres se taisent!

Alors ne nous étonnons-pas que des jeunes, qui ont toutes les raisons d’exprimer leur mal-être, de crier au scandale face aux tares qui se sont installées et généralisées dans notre société et de demander le changement, ne nous étonnons donc pas de les voir déraper!

Il est temps de vous reprendre !

Alors, messieurs et mesdames qui avez la charge de guider la jeunesse de ce pays, réagissez! Parlez! Intervenez! Prenez vos responsabilités! Soyez à la hauteur du moment!

Ne laissez pas notre jeunesse à la merci de manipulateurs et d’opportunistes : transformez sa colère en force  vive!

Messieurs et mesdames les intellectuels, vous qui êtes l’élite de ce pays, jouez le rôle que le pays attend de vous : le Maroc vous doit bien cela!