Liberty Land fermé, ses responsables arrêtés

La gendarmerie vient d’interpeller les trois administrateurs du site Liberty Land, qui offrait aux internautes des listes de liens vers des contenus tiers, dont certains étaient des contrefaçons.

Les trois hommes ont été interpellés mardi à Marseille (sud-est), près du Havre (nord-ouest) et à Montreuil (Seine-Saint-Denis), et mis en examen pour «contrefaçon en bande organisée», selon la gendarmerie de Rennes qui a fait l’enquête. La peine encourue pour cette mise en examen est de 5 ans de prisons et 500.000 euros d’amende.

Pour rappel, Liberty Land, créé en septembre 2009, revendiquait 800 000 utilisateurs. Selon le commandant de gendarmerie Jean-Philippe Vidal, il se serait agi du «site de téléchargement le plus consulté en France, et l’un des 200 sites les plus consultés en France». En réalité, il ne s’agit pas d’un hébergeur de contenu illégal, mais d’un annuaire de liens qui référence où de tels contenus peuvent se trouver. Ce site était alimenté en liens par les utilisateurs eux-mêmes.

Il aura tout de même fallu un an aux gendarmes de Rennes pour ouvrir et mener l’enquête à bien, après une évidente plainte déposée en mai 2010 par la Sacem. Cet organisme, chargé en France de collecter les droits d’auteur et ne supportant pas l’échange de liens HTML, avait identifié à Rennes un important contributeur du site.

Le commandant Vidal explique ce qui a pris autant de temps pour retrouver les auteurs de cet abominable crime :

«De fil en aiguille, la cellule de lutte contre la cybercriminalité a réussi à remonter jusqu’aux administrateurs mais les recherches ont été difficiles car le site était hébergé au Canada et un nombre important de barrières avait été mis en place pour préserver leur anonymat.»

Le site générait de solides revenus (jusqu’à 200.000 euros) via des bandeaux publicitaires.