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Source Code : in Philip K Dick I trust

Par Ladrevert

Que feriez-vous s’il vous restait 8 minutes à vivre ?

Et plus exactement si vous reviviez ces 8 minutes avant votre mort violente et que vos chances de pouvoir les revivre s’amenuisent à chaque essai, et au final peut-on changer le dénouement ?

On est plongé dans la peau d’un militaire qui ne se souvient plus de son passé récent… et qui est dans une drôle expérience où il est plongé dans la peau d’un type décédé dans un attentat terroriste, et il n’a que 8 minutes pour glaner des informations pour empêcher un autre attentat. Chaque essai diminuant la chance d’un prochain essai… Qui est-il ? pourquoi vit-il dans une cabine réfrigérée ne pouvant communiquer directement avec sa hiérarchie, que lui cache t on ?… peut-il changer le destin tragique qui arrive au bout de ces 8 minutes, peut il sauver la jeune femme dont il tombe amoureux, et redonner un sens à sa vie ?

Pour tout vous confesser, ce film ne m’a pas fait pensé à Un jour sans fin, ni à Inception, j’étais convaincu que ce film était adapté du maitre Philip K Dick que je lis avec délectation depuis 3 ans (juste après l’accident quand j’étais en état de lire j’ai enfin rencontré PKD)… et bien non, que nenni ! pas du tout ! c’était pourtant mon sentiment…

Vous l’aurez compris j’ai totalement adoré ce film, et je recherchai l’oeuvre originale pour voir comment cela se terminait dans le bouquin… un de mes plus grands plaisirs au cinéma depuis fort fort longtemps, et qui traite d’une des thématiques de ce blog : l’Utopie. Je vois vraiment ce film comme une oeuvre intelligente sur l’Utopie, comme le Labyrinthe de Pan l’est pour le fantastique. Je ne vais dévoiler la fin bien entendu mais c’est vraiment pour moi la thématique profonde de ce film qui m’a fait tant vibrer (je sens que des questions sur la manière dont fonctionne mon esprit vont émaner chez ceux qui ont vu le film…)

En revivant sans cesse le même moment et en ayant foi à pouvoir y changer le dénouement, le protagoniste touche à la notion de réalité. Nous avons déjà traité ici de la différence entre la réalité et notre perception sur ce blog.

Je lisais récemment Gil Heddley (le gars du fuzz) qui éveilla des échos en moi (et me donna mauvaise conscience pour écrire sur le sujet) :

Les ondes de notre corps, de votre personne, se propagent dans l’espace autour de vous, en générant de schémas d’interférence avec toute personne ou chose qui émet aussi des ondes là. Nous avons tendance à appeler ce résultat mélangé « réalité », qui est en fait « une » réalité. Si vous modifiez la fréquence de vos mouvements (comprenez largement), vous serez témoin, voire même créerez, d’autres réalités.

En parlant de témoin on peut s’interroger si l’on veut s’amuser sur l’expérience de Chat de Schrödinger, ce chat enfermé dans sa boite noire, qui est vivant ET mort. Alors Source Code : une génération de plein d’univers parallèles au dénouement tragique sauf une fois ? où juste un dénouement, celui du moment où l’on ouvre la boite (ou on l’a ferme dans le film ?)

Pour en revenir à Kick, je commandais récemment une biographie et Amazon s’est planté et m’ a livré à la place dernière conversation avant les étoiles, des enregistrements audios retranscrits réalisé peut avant sa mort,  je ne me suis même pas posé la question, ai gardé le bouquin et l’ai dévoré… Cela mériterait une longue chronique d’ailleurs… pour en revenir à nos moutons , Philip KDick parle beaucoup de l’adaptation de Blade Runner au début, il est plus qu’enthousiasme, il explique qu’on a jamais vu cela au cinéma (ce qui est vrai !), que loin des univers aseptisés de SF ou tout est neuf, tout est vrai dans le film, vieux, sale, que les acteurs ont du mal de ressortir de la foule, car ce sont vraiment des types louches qui ont été pris pour faire la foule, que l’équipe du film a poussé le vice à imprimer des magasines et tout un tas de détail uniquement pour les acteurs et que cela ne sera jamais vu par les spectateurs. Pour K Dick on rentrait dans la décennie de l’information et le cerveau raffolait des stimuli. Nous sommes dans source code avec cet univers recrée.

ensuite K Dick nous parle de ses propres réflexions, de certains bouquins, de celui qu’il a en tête, de comment ça marche, de ses expériences mystiques. Il parle de Pythagore et Descartes. Pythagore et sa révélation en passant à côté de forgerons qui avaient des enclumes de taille différentes et qui émettaient des sonorités différentes. Le rapport entre la musique et les mathématiques (la longueur d’ondes divisée en deux monter d’une octave), et par rapport à ses expériences mystiques et à ses bouquins, il reviendra souvent sur le génie de l’homme avec la musique, mais quand on a des expériences mystiques, des NDE, des expériences shamaniques etc… on est bercé dans un univers lumineux, il ne s’agit plus de musique (et l’idée d’un de ses livres serait justement de jouer avec une race extra terrestre  qui utiliserait le lumineux à un degré très évolué mais pour qui la mystique/paradis serait la musique et en même temps quelque chose qu’ils ne peuvent comprendre qu’intellectuellement, mathématiquement comme ils ne seraient pas équiper pour le ressentir, K dick réussissant à doubler le tout avec la notion de création, d’inspiration de génie avec une transplantation dans un esprit humain, son sauvetage car le corps humain serait détruit et la mis en avant de la valeur fondamentale chrétienne que l’on a oublié : agape, l’amour, au sens de agape et non eros, un sacrifice d’un extraterrestre pour sauver l’humain) enfin bref, Dick nous parle du génie de Bach et Beethoven, Beethoven qui pouvait faire des transductions musicales (écrire) sourd, et Bach qui écrivait sur 3 portées ce qui permettait de décomposer ses oeuvres en autant de voix qu’il voulait.

Bref pour en revenir à Source Code et K Dick, aux mondes parallèles et à la réalité : Descartes. K Dick reparle du fameux problème de philosophie (qu’on oublie d’associer à Descartes souvent) : l’arbre fait il du bruit dans la foret s’il n’y a personne pour l’écouter? Et souvent on pense que c’est un problème moderne, de physique moderne comme l’expérience du chat de Schrödinger dont on parlait… alors que Descartes a apporté une réponse qui touche à la physiologie et à la psychologie en lien avec ma longue digression : le son nait dans le corps humain (membrane, cochlée,  cerveau etc…) (et donc implications avec un corps mutilé, un corps prison comme exprimé dans la chanson One de Metallica, et la réalité projetée dans la conscience de la personne).

Dans son roman avec les extraterrestres, K Dick avait une idée Faustienne avec son compositeur de musique qui devient génial grâce à l’implant extraterrestre. Paradigme de Faust : Faust a accès a des hauteurs qui relèvent du divin, s’empare d’une chose et la rapporte avec lui. Mais il meurt au moment même où il referme la main sur elle. En même temps il obtient ce qu’il cherchait et il en meurt. Pour ceux qui ont vu le film vous voyez où je veux en venir…Il veut quelque chose, il l’obtient il en meurt et en même temps il accède à ce paradis (lumineux). Je trouve cela utopique (un lieu qui n’existe pas), poétique en terme de perception : réel (à minima au sens exprimé par Gil Hedley)

Philip K Dick a eu une présence pendant une année, certains diront des visions mystiques. Cela a sauvé la vie de son fils qui avait une rare maladie détectée à temps. Cette présence s’est présentée à Philip K Dick sous le nom de Hagia Sophia (allez à Istanbul pour mieux saisir) : sainte Sophie, la sainte sagesse, Le logos créateur (le Christ).

La résurrection du protagoniste du film dans un univers parallèle.

(titre du livre non écrit : un hibou en plein jour)



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