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[Chronique] Living With Lions – « Holy Shit »

Publié le 01 juin 2011 par Nowplaying

« Holy Shit » est le troisième album studio de Living With Lions. Ce groupe de pop-punk Canadien n’est plus tout à fait ce qu’il était à ses débuts. En 2010, alors qu’ils préparaient ce nouvel opus, le bassiste et le chanteur ont été remplacés.

Nouvelle voix, donc nouveau style ? Pas nécessairement. Evidemment la voix d’un chanteur est la principale marque d’identité d’un groupe, mais elle ne fait pas tout. Dès la première chanson, l’immensément excellent « Pieces », le groupe met les points sur les i : nouveau chanteur ou pas, le groupe est le même.

Au fil de l’écoute, on retrouve ce qu’on avait tant aimé dans les albums précédents, et ce qui fait la force du groupe : un équilibre parfait entre l’émotion et le punk qui laisse présager (ou au moins espérer) un avenir à la Blink-182. Ainsi les chansons, à l’image de « When we were Young » et « Rough around the edges », donnent la pêche et réveillent probablement la voisine un peu sourde. Et c’est dans la nuance que résident toute la magie et la force du groupe : ces mêmes chansons savent aussi se calmer pour se laisser chanter avec délectation tant la mélodie en est agréable.

Certains critiqueront car Living With Lions se raccroche trop au ‘simple’ style du pop/punk. Pourtant, à l’heure où la mode est au métissage musical, ça fait du bien de trouver un groupe qui sait ce qu’il fait et qui préfère définir précisément son genre auprès de son public, au lieu de partir dans tous les sens. Un groupe remarquablement mature et réfléchi qui laisse place à l’instinctif, et qui ne peut que régaler tout le monde avec ses mélodies entrecoupées d’accélérations rondement bien menées.

Cet album est un succès, mais ce n’était pas gagné. « Holy Shit » a essuyé quelques problèmes à sa sortie qui auraient bien pu entacher l’image du groupe. La pochette du CD n’est autre qu’une image de la Bible usée, et le livret qui accompagne le boitier comprend une photo de Jésus représenté en excréments, illustrant parfaitement le titre de l’album. Malgré la polémique déclenchée, il n’y a manifestement aucune volonté de choquer, mais juste un goût pour la satire et l’humour absurde.

Un argument du groupe facilement défendable à l’écoute des paroles, jamais offensantes envers quiconque ou quelconque institution. Des paroles qui finissent d’intégrer le groupe dans le pop/punk, les thèmes abordés étant récurrents au genre.

Perdre la personne qu’on aime et regretter ses jeunes années à s’écorcher les genoux en essayant d’apprendre de nouvelles figures de skate. Amour et nostalgie d’une jeunesse ensoleillée. Deux thèmes qui fonctionnent depuis toujours et que Living With Lions exploite avec brio. Deux thèmes agrémentés de la perte d’un proche et des problématiques de la vie en général… très bien abordés, sans tomber dans les clichés faciles ou dans le déjà-vu.

De quoi vouloir enlever ce « pop/punk » dont ils sont étiquetés pour leur coller un « émopunk » bien plus gratifiant, et mérité.

Au final, le seul bémol de l’album réside dans ce qui nous faisait introduire cette chronique : la voix du nouveau chanteur, Stuart Ross. Trop grave et de façon générale un peu trop monotone (notamment sur « In your light » et « Regret song »), on la préfèrera plus claire et plus haute, à l’image des très bons « Matthew’s anthem » et « Wake up ».

A écouter de toute urgence pour les amoureux du rock qui décoiffe, mais qui touche et qui se chante sans perdre sa voix en deux chansons.

A découvrir de toute urgence pour tous les autres.


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