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[Critique dvd] Panic sur Florida Beach

Par Gicquel

A l’image de «  1941 » de Spielberg, ce genre de film je le coche «  bubble gum ». On prend du plaisir à le mâchouiller et une fois le goût parti, il vous reste de quoi encore vous abîmer quelques canines. En l’occurrence, ici, les mirettes , éblouies comme à l’heure de la première projection en 1993 devant un procédé cinématographique , usé jusqu’à la corde, mais qui bien ficelé, fait toujours son petit effet. A savoir ,plutôt que le film dans le film, je dirais le cinéma, dans le cinéma. Celui que réalise Joe Dante, autour de la crise cubaine de 1962 (on a véritablement frôlé une guerre atomique) et l’image qu’il  nous renvoie à travers l’un de ses personnages : Lawrence Woolsey, un producteur de films d’épouvante qui profitant de la panique générale décide d’en rajouter un peu sur grand écran. Avec John Goodman, dans la peau d’un tel personnage, façon Hitchock, je vous laisser imaginer le reste.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Notre homme va ainsi de ville en ville projeter «  Mant », l’histoire d’un être devenu fourmi et qu’il faudra arrêter par tous les moyens. A bout d’arguments, l’armée aura le dernier mot, la même armée déjà sur le terrain pour contrer l’invasion cubaine. Ce joli transfert opéré de l’écran à la salle de projection , se concrétise autour d’une animation imaginée par notre producteur . Il engage doublure et homme fourmi pour donner à son spectacle , un show totalement véridique. Joe Dante salue ainsi respectueusement le réalisateur William Castle («  Tuer n’est pas jouer ») à l’origine de ces séances particulières.

[Critique dvd] Panic sur Florida Beach

Plus généralement, il s’agit d’ un vibrant hommage aux films de série B. Je ne suis  pas un fan des films d’horreur, mais « Mant » m’a bien amusé.Reprenant les codes du genre, Joe Dante le dévie de sa trajectoire catastrophique pour en faire une sorte de pastiche drolatique. Le sérieux de la réalisation et de l’interprétation renforce le comique de la situation.

Ainsi dans «  Panic sur Florida Beach », tout se joue sur le paraître, le faux-semblant et le trompe l’œil. Le plus fort c’est que le réalisateur retombe toujours sur ses pieds : la paranoïa qui s’est emparée des américains à l’occasion de cette crise ne quitte jamais le fond de l’écran. On y croit ou pas (la charge est parfois sévère) mais le résultat est là et John Goodman plein aux as, n’a plus qu’à se pencher pour ramasser la mise. Comme il est partageur, il nous en fait largement profiter.

LES BONUS

PARANOÏA EN FOURMI VISION (31 mn)
Dans cet entretien exclusif réalisé par Michael Henry Wilson (auteur d’Eastwood par Eastwood), Joe Dante parle de ses influences cinématographiques et revient sur la genèse du film, au gré de nombreuses anecdotes personnelles. C’est passionnant, et je ne vous dis que ça…

[Critique dvd] Panic sur Florida Beach

« MANT! (L’HOMME-FOURMI) »

Comme il a bien fallu tourner le film que l’on projette dans «  Panic sur Florida Beach », le voici présenté dans son intégralité. Une petite merveille qui s’ouvre par :

LA PRÉFACE DE JOE DANTE (6 mn)

Tout aussi intéressant que le chapitre précédent. Le réalisateur revient sur certains aspects de son  travail et de ses influences. « J’ai demandé à l’équipe de donner l’apparence d’un film de cette époque 1958-1959, sans que ça fasse complètement toc. Que ce soit crédible, sans utiliser les moyens modernes. De mon côté j’ai pillé de nombreux films comme « The giant claw » ou «  Le fantastique homme colosse ».

[Critique dvd] Panic sur Florida Beach

Après quoi il dévoile dans le détail la technique du tournage et c’est toujours formidable à voir et à écouter. On le croit volontiers quand il dit qu’il s’est «  vraiment cru dans la peau d’Edward L.Cahn. (…) On m’a suggéré des effets spéciaux ringards et une image atroce, mais je n’y tenais surtout pas ».
. LE COURT-MÉTRAGE (1992 – Noir & Blanc – 16 mn)
Nouveau master restauré Haute Définition supervisé par Dante. Mant! (L’Homme-fourmi) dans sa version intégrale !

. MAKING-OF D’ÉPOQUE (4 mn)

On ne va pas les vexer, et on appellera ça un making of. Dans lequel Joe Dante estime que «  Mant » est «  une version affectueuse des films que j’aimais voir ».


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