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Annexe au prochain post sur Amartya Sen

Publié le 26 janvier 2008 par Untel
Dans Ethique et économie, Amartya Sen tient de drôles de propos, même s'ils sont louables et qu'ils ne sont drôles qu'autant que peut se permettre de l'être un prix Nobel d'économie. Si ça t'intéresse, je vais en faire un papier dans quelques jours.
En tout cas en lisant son texte m'est revenu un exemple pris par un prof de philo pour illustrer la théorie des jeux. Une variante du "dilemme du prisonnier".
Prenons trois coureurs cyclistes. Si aucun ne se dope, le "meilleur" gagne. Si un seul d'entre eux se dope, il remporte la course, même s'il ne l'aurait peut-être pas gagnée sans EPO. Ce système fait qu'il est rationnel que les trois se dopent, alors même que le résultat sera sans doute le même que si aucun des trois ne s'était dopé. En effet, si un des coureurs ne se dope pas, il n'a aucune chance de gagner, or il ne participe sans doute pas à une compétition pour la perdre.
Serait-il possible d'imaginer un système dans lequel ceux qui ne pensent qu'à leur intérêt propre "remportent" la course face aux altruistes? A toi de voir. En tout cas, si cette course n'est pas celle à laquelle nous participons en permanence, en tant qu'individus, n'est-ce pas celle dans laquelle sont lancées les entreprises ou d'autres acteurs économiques de se genre? Sais pas. Je ne peux en dire plus puisqu'il faut que j'aille écouter le Quatuor Arditti à la Cité de la musique (ya des places si ça t'intéresse), mais Sen reproche à l'économie de ne considérer les acteurs que comme s'ils ne faisaient que chercher leur propre intérêt, alors que si l'économie doit décrire la "réalité", elle devrait prendre en compte les aspirations altruistes des agents.
Sen essaie notamment de montrer (ce qui m'a remis l'exemple des cyclistes en mémoire) qu'une philosophie comme celle de Nozick -pour qui, je résume un peu, me prendre un dollar pour le donner à un pauvre, c'est remettre en cause ma liberté et mon intégrité- "peut même se combiner à une thèse affirmant qu'il est moralement approprié, pour chaque membre d'une société, de réfléchir à la façon dont il peut aider autrui." En tout cas il faudrait peut-être demander son avis à Nozick avant qu'il t'accuse de lui voler sa pensée et de fouler au pied son œuvre. Je me demandais juste ce qu'il advient dans un tel système (très abstrait évidemment, mais quand même), si un seul individu se met à ne penser qu'à ses propres intérêts, pendant que les autres pensent à ceux des voisins. Enfin, si ça se trouve je vais me rendre compte que je raconte encore une connerie.

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