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L'enfer des armes, de Tsui Hark

Publié le 21 janvier 2008 par Untel
Je ne connais pas tout Tsui Hark (est-ce seulement possible?), mais L'enfer des armes est en tout cas une bizarrerie parmi les films de ce cinéaste que j'ai pu voir. Pas de féérie, pas d'humour, pas de chorégraphie, pas de sabre ni de yakuza, ou presque : de la violence, de la cruauté, un univers irrémédiablement malsain.
Les premières images du film, avant même son véritable commencement, nous mettent mal à l'aise. Le malaise ne nous quittera pas jusqu'à la fin, alors même que les images de pure violence ne sont (toutes proportions gardées) pas si nombreuses. Ce que l'on subit : une tension permanente, celle de la folie, des personnages, de leur environnement et du cinéma de genre. Dans les premières images on voit un groupe d'adolescents balancer une peinture rouge sur une grand-mère, équipée d'un parapluie. Elle les traite de vauriens et menace d'appeler la police. Une souris est martyrisée. On la voit se faire transpercer par une épingle puis être laissée dans une cage parmi d'autres bestioles, alors qu'elle ne contrôle plus ses mouvement. Le film n'a pas encore commencé et on sait déjà que l'environnement est morbide et qu'il n'y a rien à en attendre que différents degrés de destruction.
Trois jeunes hommes de bonnes familles s'amusent à fabriquer une bombe, et à la déposer dans un cinéma (où passe un film de guerre à laquelle l'explosion répondra). Une jeune fille, orpheline qui vit avec son frère flic, les a repéré, et menace d'appeler la police s'ils ne font pas ce qu'elle veut. Ce qu'elle veut, c'est poser d'autres bombes, c'est cambrioler, c'est détruire autant que possible.
Seulement on n'est pas encore arrivés. Ce n'est pas la folie d'un individu isolé qui nous conduit à la fin. Sans te raconter les détails, ils se retrouvent à devoir faire face à un groupe de trafiquants d'armes américains. Alors les vrais démons sont lâchés car les jeunes se retrouvent avec l'argent et un mystérieux contrat que les bandits (Chuck Norris, s'il était présent pour détendre l'atmosphère, nous apprendrait sans doute que ce sont des anciens des forces spéciales) veulent récupérer à tout prix. A noter, les véritables monstres sont les Américains, c'est-à-dire des types de deux mètres de chairs bodybuildées, alors que les Hong-Kongais apparaissent comme des gentillets amateurs, malgré leur perversité première. L'histoire prend alors un tour de film d'horreur, le monstre bien identifiable poursuivant ceux qui, finalement, ne sont pas si pourris, et en tout cas sont jeunes et manifestement faibles.
Vraiment bizarre, ce film. On parle à son propos d'Orange Mécanique, mais c'est bien plus malsain, même si le parallèle se justifie par certains côtés. Mais on a vraiment l'impression que Tsui Hark n'essaie pas, pour une fois, d'en mettre plein la vue par son style et le maniement de sa caméra, mais seulement de nous envoyer dans la gueule son histoire, qui parle du désespoir, du nihilisme, qui conduit à une volonté de destruction... espère pas de happy end après l'escalade (on ne redescend pas de si tôt, ou alors on se casse le crâne, à voir)

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