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Alexandre Kinn : Dans la tête d’un homme, sortie le 17 mars

Publié le 11 février 2008 par Eparsa

La tête d’un homme. Celle d’Alexandre Kinn est nouvelle mais son groove nous paraît tout de suite familier. Comme si cette bonne tête devenait instinctivement un ami.

Après un maxi remarqué par la presse spécialisée, Alexandre Kinn raconte aujourd’hui en folk et en blues ce qu’on peut trouver « dans la tête d’un homme » et il a donné ce titre à son premier recueil de chansons. C’est que ce bonhomme est un beau raconteur d’histoires : les siennes (un peu), celles des autres (beaucoup), les nôtres (aussi). Après une jeunesse un peu turbulente, un bagage universitaire (égyptologie) et quelques années de galère parisienne, Alexandre a pris le temps de mûrir son propos, de peaufiner ses climats crépusculaires, de placer sa voix et de voyager longuement loin de son Sud natal au bord de la mer.

L’Egypte ou la Nouvelle-Orléans, mais aussi les rivages de Babylone, n’ont plus de secrets pour lui. De ses voyages physiques ou fantasmés, il ramène des points de vue très personnels. Ses chansons apportent une touche de spirituel dans le matérialisme ambiant. Attention ! Ecouter son disque en voiture peut donner un étonnant sentiment de liberté, l’envie de prendre le temps de ralentir pour vagabonder dans les chemins de traverse. Avec lui, les trajets du quotidien prennent des vieux airs de « Paris-Texas ».

Alexandre Kinn est un auteur qui a bouffé tous les classiques de la littérature avec gourmandise. Ses auteurs préférés ? « Blaise Cendrars car il est le poète de la rue. Il n’intellectualise rien mais il sensibilise tout… comme Prévert». Alexandre chante pour les gens comme vous et moi. Et comme tout le monde à un cœur, c’est à lui qu’il s’adresse en premier. Pas à la tête, à ce que l’on ressent dedans.

Le cœur d’Alexandre Kinn est dans ses textes. Dans le morceau intitulé « Aude, (emmène-moi) » (single immédiatement adopté par les radios), il conte le point de vue d’un ami jeune papa qui a tellement de choses à dire à son nouveau-né. « J’appartiens » analyse l’éthique de l’amour tandis que « Fragile » (une pépite à découvrir) est une histoire de rupture toute en délicatesse. « Lentement » et « Tranquille » sont des odes à la contemplation et à la région natale. « Glisse » est la chanson qu’Alexandre aurait aimé écouter sur les pistes enneigées (il assure en snowboard et se débrouille pas mal en skate). La glisse est d’ailleurs une de ses sources d’inspiration musicale importante en bon fan des vibes de Jack Johnson ou du John Butler trio.

La musique d’Alexandre Kinn pulse aussi très fort : il faut que ça bouge, que ça groove comme chez G-Love, Dave Matthews ou Ben Harper (1). De là, découle une obsession du son chaud comme un feu de cheminée et d’un groove fiévreux joué à la guitare acoustique ou au weissenborn (2). Les basses sont bien rondes, à l’ancienne. Ça se déguste par exemple dans « Moi, moi-même et ma bouteille », un groove poisseux, dans lequel on se demande si le personnage parle à une bouteille de Chivas ou à une donzelle. Ça se déguste aussi sur scène car Alexandre ne fait pas dans le récital de chanson mais dans le show qui fait bouger les corps.
Alexandre Kinn, c’est enfin un sacré chanteur doté d’une voix sensible à la fois singulière et familière. Sur les morceaux « Adieu Lolita » et « Dans la tête d’un homme », il mélange sa voix à celle de Pura Fé, une déesse du blues actuel. La « Native American » a puisé dans les racines de son peuple, les Tuscarora (de Caroline du Nord) pour clore l’album avec un chant amérindien capable de tirer des larmes du cœur le plus sec.
Charmant et désarmant, toujours faussement naïf, Alexandre Kinn réussit la synthèse du Hip-Hop, du blues, de la chanson française et du folk sur ce premier album.
Déjà en playlist sur Virgin Radio, RTL2, FIP et OUI Fm et en concert le 27 mars au Café de la Danse

(1) Alexandre a d’ailleurs enregistré son disque avec son ingénieur du son et réalisateur Bob Coke (Ben Harper, Piers Faccini, Noir Désir). Son œil brille encore quand il raconte les hallucinantes séances d’enregistrements sur du matos analogique un peu particulier...
Des guitares hawaiennes au son très caractéristique fabriquées à Los Angeles par Hermann Wessenborn et très appréciées des bluesmen du début du 20ème siècle comme Elmore James ou Robert Johnson


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