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Quand le Pérou pratiquait des stérilisations massives avec la bénédiction du FMI

Publié le 07 juin 2011 par Hmoreigne

Les médias français ont fait peu de cas de la victoire dimanche aux présidentielles péruvienne du candidat nationaliste de gauche Ollanta Humala contre Keiko Fujimori, la fille de l'ancien président Alberto Fujimori. Cette élection ravive le scandale de la politique de stérilisation forcée menée par Alberto Fujimori de 1995 à 2000 avec la bénédiction du FMI et le soutien financier d'ONG, dont le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), peu regardantes sur les méthodes employées.

Sous la tutelle du FMI, et au titre de la lutte contre la pauvreté qui passait par une maîtrise de la natalité, Alberto Fujimori, homme politique péruvien d'ascendance japonaise a conduit à la fin des années 90 une politique de stérilisation forcée des couches sociales les moins favorisées. Des paysannes analphabètes indigènes pour l'essentiel. Le chiffre de 300 000 victimes est avancé. Sur la même période 25 590 hommes subissaient une vasectomie

Le  programme de planification familiale prônant l’anticonception chirurgicale volontaire (AQV) répondait à une requête du FMI afin de réduire le taux de natalité du pays.

En échange de primes des émissaires gouvernementaux devaient convaincre les femmes de se laisser opérer contre de l’argent et des vivres qui se limitaient pour l'essentiel à un sac de riz. Le caractère définitif de la stérilisation était caché. Les conditions sanitaires étaient déplorables provoquant des complications médicales. Plus de 20 décès sont officiellement recensés.

Mais surtout différents rapports attestent que le plus souvent, les victimes n'ont pas été informées avant de donner leur consentement et que le recours à des mesures coercitives était fréquent. Le programme reposait d'ailleurs sur un système de quotas. Le personnel médical du secteur public était contraint, sous peine de licenciement, de stériliser chaque mois un certain nombre de femmes fixé par le ministère.

En vingt ans, seule une famille a été indemnisée alors qu’elles sont près de 2000 à avoir déposé plainte.

Même si de nombreux observateurs s'inquiètent de la personnalité d'Ollanta Humala présentée comme sulfureuse du fait de ses racines marxistes-léninistes, la victoire de cet ancien lieutenant-colonel de réserve sonne comme "la revanche de l'autre Pérou", celle des Indiens pauvres. Délaissant le modèle Chavez, le nouveau président péruvien de 48 ans souhaite mettre ses pas dans ceux du brésilien Lula.

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