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Bayrou pris à son propre piège

Publié le 11 février 2008 par Willy
L’un des grands arguments de François Bayrou lors de l’élection présidentielle était que, lui au moins, ne se livrait pas à la collusion avec les grandes puissances de l’argent. TF1, les marchands d’armes, les groupes pétroliers ou du BTP étaient sa cible. Il proposait même que les médias ne puissent appartenir à des entreprises bénéficiant de marchés publics.

Patatras ! On retrouve sur le site de Serge Dassault, candidat à la Mairie de Corbeil-Essonnes,
une lettre de soutien à la 2ème de liste du patron bien connu du groupe homonyme, propriétaire du Figaro.

C’est alors que François Bayrou, plus que gêné aux entournures, tente de s’en sortir, en se désolidarisant de sa chef de file locale, Nathalie Boulay-Laurent .
"Je n’entre pas dans ce genre de collusion-là", a déclaré François Bayrou sur France-Info. "Le mouvement démocrate a sa propre vision, elle n’est pas résumable à une liste UMP dans cette ville".

Comment peut-il espérer un seul instant nous faire croire qu’il n’était pas au courant ? Les investitures, dans les villes de plus de 20.000 habitants se règlent au niveau national, dans tous les partis politiques. Corbeil-Essonnes en compte 40.000, c’est la deuxième ville du département.

"Je crois au centre indépendant". Voilà une vraie grande nouvelle... On ne compte plus le nombre de villes où le Modem part dès le premier tour sur une liste PS. Pour ne prendre que le département du Nord, rien de moins que Roubaix et Tourcoing ont des listes communes PS Modem Verts et communistes.

"Je ne veux pas du centre qui soit dépendant, qui soit une roue de secours, qui soit un strapontin, je déteste cette idée qu’il faille constamment aller dans la servilité pour se faire entendre dans la politique ou pour faire son chemin". Quand on voit le nombre de villes où l’on trouve des Modem à droite, à gauche, au centre (Lyon, Bordeaux,...), partout et nulle part, on peut se demander comment François Bayrou peut tenir un discours aussi éloigné de la réalité.

On ne peut pas s’empêcher de faire le parallèle avec les différentes soi-disant trahisons. Hervé Morin, son fidèle lieutenant, puis Jean-Marie Cavada, Anne-Marie-Comparini, Michel Mercier, et tous les anonymes, qui se sont réfugiés au Nouveau Centre ou ailleurs, ou qui ont arrêté la politique, dégoûtés sans en dire plus. Il y aurait-il quelque chose qui cloche, vraiment ? Et si, au lieu de les lyncher en place publique, on essayait de lire, pour une fois, certaines paroles qui pèsent : "J’ai été jusqu’aux limites de la loyauté".

Les limites de la loyauté, cela peut être, pour certains, l’adéquation des paroles aux actes. Ce qui, visiblement, on commence à s’en rendre compte, n’est pas le propre de François Bayrou.

Comment peut-il envoyer une lettre à une candidate dont il ne peut ignorer qu’elle sera sur la liste de Serge Dassault et se prévaloir du drap blanc de l’innocence, du combat contre les puissances d’argent ? Et croire s’en sortir avec un simple "vous m’avez compris" ?

Il y a un moment, où la réalité rattrape les discours, un moment où les belles promesses de certains hommes politiques sont confrontées aux faits, qui sont comme chacun sait têtus.

La chute est plus dure pour ceux qui font rêver sans tenir leurs promesses. Nicolas Sarkozy est en train de s’en rendre compte, à propos du pouvoir d’achat. La soi-disant immaculée conception du président du Modem vient de subir sa première tâche. D’autres suivront.


  Par Nemo - http://agoravox.fr/


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