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Pré-France de Cross: Theuri en verve et contre tout

Publié le 11 février 2008 par Bernard Suzat

medium_0802100282.2.JPGJames Theuri et Said Bérioui

On disait James Kibocha Theuri fatigué par sa participation aux championnats de France militaires mercredi dernier au Mans (5e), en dette de sommeil depuis que ses nuits sont hantées par les heurts sanglants qui ont fait plus de 1 000 morts et 300 000 déplacés au Kenya, où l'ex-légionnaire a laissé sa femme et ses deux petites filles qu'il tente - en vain jusqu'à présent - de rapatrier auprès de lui à Clermont-Ferrand
Lui-même y croyait-il vraiment avant de venir à Chambéry pour croiser le fer avec le meilleur crossman français du moment, Saïd Berioui, et ce vieux renard de Driss Maazouzi ?
En tout cas, son entraîneur, Jean-François Pontier, assure qu'il n'avait pas bluffé dans la semaine quand il s'était risqué à prédire qu'il ne serait « pas au top ». « Non, non ! Je pensais vraiment qu'il aurait du mal. Mais avec lui, on ne sait jamais ! » souriait-il hier, peu après la mi-course, alors que son protégé venait de faire le ménage.
Comme c'était à prévoir, les trois hommes s'étaient rapidement retrouvés isolés à l'avant. Theuri, au milieu, imposait le train plus souvent qu'à son tour dans son style caractéristique, penché vers l'avant, donnant l'impression de pouvoir chuter la tête la première à chaque foulée. Autour de lui, Driss Maazouzi, visage affûté par un mois de stage à Ifrane, avait le regard du mort de faim.
Tout le contraire de Saïd Berioui, venu « uniquement chercher la qualif'pour les France », confessera-t-il plus tard. Chez ce grand superstitieux, le fait qu'il porte hier une sorte de short de footballeur voulait tout dire. Des trois, il sera le premier à lâcher prise : « Je n'étais pas venu pour faire vraiment la course, mais quand j'ai vu qu'il y avait Driss et James, je me suis un peu pris au jeu », expliquait Berioui, qui souhaitait plus ou moins faire l'impasse après deux courses en Italie et avant les championnats de France (le 2 mars à Laval) où ce sera, assure-t-il, une autre paire de manches.
Maazouzi n'allait pas tarder non plus à baisser pavillon. Un mètre, puis deux. Et enfin la « flèche » après six bornes : « Je me sentais très bien, mais ça m'a lâché d'un coup, certainement à cause du manque de compétition ». Theuri n'avait dès lors plus qu'à conclure. « C'est une victoire qui va lui faire du bien », espère Pontier. « Vous savez, ce qu'il vit est très difficile. Sa femme l'appelle parfois parce qu'on frappe à la porte de chez elle. Devoir gérer tout ça à 5 000 kilomètres, c'est très difficile. D'habitude, James est quelqu'un de très joyeux. Mais ces dernières semaines, il fallait le pousser pour qu'il s'entraîne »
« Plaisir »
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Si chez les hommes, la logique a été respectée, chez les femmes, Marie Alirol a créé une petite surprise. Non pas que l'athlète du Fac Andrézieux sorte de nulle part, puisqu'elle avait été sélectionnée pour les championnats d'Europe espoir l'an dernier, mais jamais depuis le début de l'hiver, elle n'avait véritablement paru à l'aise. Hier, ses grands compas tournaient à merveille. Et malgré l'activité de Khaddouj Kraytif, elle s'est extirpée en fin de course du groupe de tête pour l'emporter détachée. « J'avais de bonnes sensations », dit-elle. « Je pouvais accélérer en sortie de virage. Je me suis fait plaisir ».
Quinze jours après le titre régional d'Anne-Cécile Thévenot ((en photo)malade de la gorge hier) et alors que Claire Navez voltige sur cross court, les jeunes ont vraiment pris le pouvoir chez les filles.
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Des centaines de photos dans la rubrique album (2 fichiers)
Article de Benjamin Steen et photos de votre serviteur

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