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Astérix : mon empire pour un navet

Par Rob Gordon
Astérix : mon empire pour un navetMon empire pour un navet... Dix jours et quelques millions de spectateurs (pardons, d'euros) après sa sortie, tout ou presque a été dit à propos d'Astérix aux jeux olympiques. Dès le lancement de la campagne de promotion du film, on avait de toute façon compris que le film de Langmann et Forestier n'arriverait pas à la cheville de celui d'Alain Chabat. Pire : à entendre l'insupportable fils de Claude Berri, ce troisième rendez-vous ciné des irréductibles gaulois était uniquement motivé par des envies de valises de pognon, encore et encore. Ne soyons pas naïfs : évidemment qu'un tel film doit se soucier d'être rentable. Mais quand on se moque éperdument d'une quelconque ambition cinématographique (comme par exemple tenter de faire rire le spectateur avec des gags un peu neufs), il y a de quoi être furax. Astérix aux jeux olympiques ne plait qu'aux enfants et aux gens très très idiots, ravis de voir des animaux et des gens qui se pètent la gueule. En revanche, il constitue une nouvelle fois un gigantesque foutage de gueule au budget inexpliquablement titanesque (avoue, Thomas, t'as gardé le fric pour toi) qui n'attire pas les spectateurs pour sa qualité, mais simplement par pure curiosité. Moi comme les autres. On c'est que ça va être très mauvais, mais on veut le vérifier. À ses dépens.
Car rien, rien ni personne, ne peut permettre d'être un tout petit peu mesuré quant à la nullité intrinsèque de l'ensemble. Quelques beaux plans de Thierry Arbogast et quelques mimiques d'Alexandre Astier et José Garcia suffisent-elles à justifier deux heures de pur ennui ? Évidemment non. On nage en pleine médiocrité de A à Z, l'argument du film semblant avoir été imprimé sur une planche à billets, dans le mépris le plus total du spectateur. Astérix aux jeux olympiques réussit l'exploit d'être mille fois plus mauvais que le film de Claude Zidi qui constituait un monument de franchouillardise assez puante mais tentait au moins de séduire la masse. Le film de Langmann (pourquoi citer Forestier, vague sous-fifre à peine responsable du placement de la caméra), lui, est à l'origine d'un nouveau concept : l'europouillardise. Grâce à la monnaie unique, il a engagé la fine fleur (gasp) de l'humour européen afin (je cite) de pouvoir vendre le film un peu partout et d'attirer tout le continent dans les sales. L'UE doit être contente : chaque pays a ses trois plans, et hop, la médiocrité passe les frontières sans passeport. Le défilé de guest-stars qui s'en suit est des plus pathétiques : Zidane se ridiculise à tel point que c'en est effarant, Tony Parker n'avait pas besoin de cela, Jamel livre l'un des pires numéros de sa carrière... N'en jetons plus. Chaque ligne écrite à propos de cet Astérix risque de donner envie à de nouveaux gogos d'aller se faire détrousser de 9 euros pour se faire sa propre idée du désastre. Faites confiance à ce bouche-à-oreille unanime et ne faites pas ce cadeau au sinistre Langmann.
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