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Sur l'autre rive.

Par Nickyza

 

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Son sac git grand ouvert à ses pieds, il a les entrailles à l’air et montre son intimité aux regards curieux. Un amas avachi, sans forme et sans vie. Son sac comme un ballon crevé.

Elle est comme cette chose informe qui gît abandonnée sur le sol.

Quand on arrache à l’âme une partie de son cœur, il faut apprendre à vivre avec des courants d’air à l’intérieur.

Elle se sent pleine de trous et de vides depuis la grande douleur. Vous savez la grande douleur que peut parfois infliger la vie quand elle s’acoquine avec la mort.

Cette douleur qui s’immisce partout, même sous les portes et les fenêtres que l’on a pourtant pris soin de fermer hermétiquement. Même calfeutré à l’intérieur de chez soi, la douleur parvient toujours à entrer et à s’inviter.

Elle la balaye pourtant chaque matin devant sa porte…mais la douleur revient et s’installe.

Elle ramasse ses larmes, ses larmes de petite fille dont l’enfance vole soudain en éclats.

La vie donne mais reprend aussi.

La vie se termine toujours mal surtout à 87 ans.

La grande main rassurante du père ne prendra plus la sienne pour la consoler.

Le temps, rien que le temps…lui seul pourra peut-être un jour adoucir la peine.

Mais le temps n’effacera pas l’histoire…l’histoire qui s’est écrite entre un père et sa fille, tout au long d’une longue vie.

Il y a parfois des gens que la mort semble ne jamais pouvoir toucher…des gens que l’on croit éternels. Il y a certaines personnes que l’on aime pardessus tout et que l’on n’est jamais prêts à perdre, quelque soit l’âge…

Elle chasse de sa mémoire le corps sans vie allongé sur le lit et tente de se souvenir des bons moments.

Elle entend le rire. Elle se souvient des yeux blagueurs, de la voix rassurante, du petit raclement de gorge familier. Elle voit la silhouette courant sur un cours de tennis ou bavardant un verre de whisky à la main, si vivante !

Oui, il est là, pas très loin. Il est juste passé sur l’autre rive. Il est là, tout près qui sourit.

Papa. Pa pa. J’entends encore ton pas.

Merci. Merci à vous qui êtes passés sur mon blog abandonné pour y déposer vos mots d'amitié. Merci de ne pas m'avoir oubliée malgré cette si longue absence.

Vous l'aurez compris : parfois la vie vous pousse vers d'autres priorités, bien malgré vous. Elle vous réserve de gros chagrins, de vrais chamboulements.

Elle s'emplit de silences aussi,  étouffant tous les mots. Peu à peu, elle resurgit, la vie, pour reprendre sa vitesse de croisière, tout doucement. Doucement.


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