L’art de la fuite

C’est à l’internet café d’à côté que me voici installée, la faute au modem de chez nous qui n’a pas supporté d’être débranché, transporté dans le salon, rebranché en hauteur, redébranché, et ramené à sa place initiale une fois la prise de courant réparée. Au dernier moment il a craqué le pauvre modem, contrariant au passage mon Saint-Jack qui a passé deux bonnes heures hier matin à essayer de faire redémarrer le business avant de partir en déplacement pour trois jours. Sans succès. Me voici donc en e-rehab forcée jusque samedi mini : plus de revue de presse la nuit sur mon Ipod pendant que Ptitprince se sustente, plus de mails, plus de Skype avec Man, plus de «quels sont les coms sur mon blog ?» et accessoirement plus d’exposé sur le Cameroun pour Minijack, qui a dix ans surfe aussi bien que moi.
Tout a commencé il y a deux bons mois avec une fuite d’eau dans la buanderie. Anodine la fuite : trois goutelettes d’abord, puis un bol après une semaine, un saladier après deux, et un bon cm sur le sol de la pièce au bout d’un mois. Pas dangereux du tout puisqu’au pied de la machine à laver, élément stratégique d’un quotidien à cinq s’il en est, dans un contexte de couches taille S qui fuient plus souvent qu’à leur tour, concours de spaguettis bolo sur tee-shirts à la cantine ou sports de plein air par 35 degrés le week-end.
Bref, le tableau du classique «dégât des eaux». Alors tu appelles pour la énième fois le management de la résidence, qui fini par trouver l’origine de la fuite : «ça vient de chez le voisin madame. Ca part d’à côté, ça traverse le mur, et ça arrive chez vous».
Mei wenti, on a trouvé le problème, on va réparer.
Sauf que. «Ca ne coule pas chez moi, je ne répare pas» répond le voisin, me rappelant d’un coup le «c’est celui qui est gêné qui s’en va» de l’école primaire . C’est que je n’avais pas de linge à laver à l’époque (merci Man), et si ça continue msieur je vais chercher la Sécurité Publique (police locale) pour mon problème de sécurité privée.
« Mais ma petit dame, c’est comme ça ici» me confirme le management. «Il vous faut négocier avec le propriétaire voisin, qui verra avec son locataire s’il veut bien laisser les plombiers accéder à son appartement pour percer le mur et réparer. Vous devrez sûrement partager les frais, voire les prendre à votre charge, parce que quand même, c’est chez vous que ça fuie, pas chez lui.» My god. «Et l’assurance alors ?» « Quelle assurance ?» Et voilà que ça tombe chez le voisin d’en dessous maintenant. Mais mei wenti, c’est chez lui que ça tombe hein…
C’est ballot, tout cela a provoqué samedi matin un court circuit qui a fait sauter toutes nos prises situées à moins de 50 cm du sol. Autrement dit toutes les prises de l’appart sauf celles des clims en hauteur, vu qu’on les mets rarement au beau milieu du mur (encore que…). D’où déménagement de l’ordi et du modem dans le salon pour le week-end, reliés par une rallonge à la prise de la clim en haut du mur (pour les conseils en déco vous pouvez me contacter au 139 … … ..»), bienvenue chez les Groseille (mais pas question de louper la «rediff» de Pékin Express samedi soir). Depuis les prises sont réparées, mais internet y est resté ; trois jours de détox ça va nous faire du bien.

Si vous connaissez un bel appart de 4 chambres dans le centre, dans une résidence de moins de 10 ans (au delà tout part en vrille, la faute à l’humidité), n’hésitez pas à appeler au 139 …. …., parce qu’on risque de finir par péter un plomb (sans mauvais jeux de mots…)