Un rapport confirme le risque de cancer lié à la prise d'un antidiabétique

Ce ne sont plus des soupçons mais des éléments concordants : il existe 'une association statistiquement significative' entre l'exposition à la pioglitazone, un médicament antidiabétique actuellement sur la sellette, et l'incidence du cancer de la vessie. Le risque cancéreux est augmenté d'une manière générale de 22 %, et même de 75 % pour les traitements à dose élevée.
C'est la conclusion d'une étude réalisée par la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) à la demande de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). L'étude, que Le Monde s'est procurée, devait être présentée, jeudi matin 9 juin, lors de la commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) qui doit se prononcer sur ce dossier.

Dans la foulée, l'Afssaps devait prendre sa décision, qui pourra aller d'une restriction de la prescription à certains patients à une interdiction du produit.
Commercialisée par le laboratoire Takeda sous les noms d'Actos et de Competact (association de pioglitazone et d'un antidiabétique de référence, la metformine), la molécule était sur la sellette. Le 17 septembre 2010, aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration lançait un signal d'alarme sur le risque de cancer vésical au vu des résultats à mi-parcours d'une étude prévue pour durer dix ans.
La pioglitazone figurait sur la liste des 77 médicaments sous surveillance de l'Afssaps. Le 7 avril, l'agence avait adressé une 'mise en garde' aux médecins du fait des soupçons sur l'augmentation du risque de cancer de la vessie. Soupçons nourris par différentes études, chez l'animal et l'homme. Les études chez l'homme n'étaient cependant pas toutes concluantes, et le risque, lorsqu'il existait, apparaissait plutôt faible.