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[Critique cinéma] Une séparation

Par Gicquel

[Critique cinéma] Une séparationUne autre façon de considérer la justice. Après le mode américain de «  La défense Lincoln » , la procédure iranienne , très particulière à nos yeux,est longuement évoquée dans ce film qui brasse de nombreux thèmes , tout en conservant une unité de ton extraordinaire.Parce qu’il refuse de quitter le pays, Nader (Peyman Moaadi )se retrouve confronté à une demande de divorce et à une nouvelle vie. Il doit embaucher une aide-soignante pour son père souffrant d’Alzheimer.L’ébauche d’une histoire personnelle aux multiples ramifications qui sont autant de récits que le réalisateur échafaude pour nous parler de l’Iran, confronté au poids de la religion et aux rapports humains entretenus par la domination des hommes.

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Qu’il filme à la hauteur du cœur, de l’âme ou des sentiments, Asghar Farhadi,  nous rappelle l’incroyable complexité de la conscience humaine, qui à chaque instant de notre vie, de l’innocence à la culpabilité,marque notre empreinte. C’est le regard si expressif de la petite fille, qui pour sauver sa mère (mais en est-elle consciente ?) garde le silence sur ce qu’elle a vu dans l’escalier. Ou bien celui de cette adolescente déglinguée par la séparation de ses parents, et qui se doit de choisir un camp, ne serait-ce que pour des raisons bassement matérielles.Trimballée d’un foyer à l’autre, elle est l’otage d’un monde qui lui interdit de vivre.

[Critique cinéma] Une séparation

Termeh l'enfant du divorce. Sarina Farhadi est prodigieuse

Je ne sais si Sarina Farhadi , est de la famille du réalisateur et qu’importe. Elle a le ton juste de son personnage, à l’image de l’ensemble de la distribution, saluée dans les grandes largeurs par le  festival de Berlin l’an passé. Mais le tour de force demeure bien cette maestria dans la mise en scène autour de laquelle les personnages vont et viennent de façon si naturelle. Et à qui rien n’échappe : un reflet derrière une glace , qui veut dire bien des choses, un long silence , un échange murmuré au fond d’une pièce et qui se révèlera capitale pour la suite de l’intrigue.

[Critique cinéma] Une séparation

Un conflit entre deux familles, que tout oppose

Car sans trop dévoiler tous les ressorts de ce drame social, il est aussi question d’une enquête policière, menée à l’iranienne : l’instruction de l’affaire qui oppose maintenant Nader à son employée Nazieh (Sareh Bayat) est diligentée par les parties concernées. A chacun de convaincre le juge recroquevillé dans son petit bureau, où défile  la misère du monde. Et toutes les interrogations, morales, philosophiques ou plus terre à terre du film. Dans son précédent et excellent long métrage « A propos d’Elly », le cinéaste posait déjà de bonnes questions. Il n’y apporte pas forcément de solutions, mais la manière de les mettre en images est déjà en soi une réponse magistrale.


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