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Amour et tolérance, le nouveau clivage

Publié le 11 juin 2011 par Beniouioui

Image1Le temps avance mais l'actualité ne change pas.

Les jours passent, les mois se succèdent, les années s'accumulent mais les hommes font du surplace.

Parfois l'espoir renait, parfois les larmes coulent. Il n'a jamais été simple de garder la foi dans les soubresauts du monde.

Pourtant il y a toujours des petits indices. Comme celui que laisse Jésus en ce week-end de Pentecôte : "de même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie." Si le Christ nous envoie, c'est bien qu'il croit en nous. Il croit que nous pouvons parcourir la terre armés du souffle de Son Esprit pour transmettre quelque chose.

L'amour.

Dans notre société contemporaine, les mots charité ou amour sont bien souvent remplacés par celui plus consensuel ou plus laïc de tolérance.

Tolérance? Il y a quelques semaines, un prêtre disait dans un de ses sermons que les chrétiens ne prônaient pas la tolérance; ils annonçaient une réalité bien plus grande : l'amour. Tout le monde comprend aisément que tolérer une personne est à mille lieux de l'aimer. Ce peut être un bon début mais ce n'est certainement pas une fin. Et surtout, ça conduit à une impasse dogmatique. A un clivage profond entre deux conceptions de la société.

Car aimer quelqu'un, ce n'est pas lui faire plaisir. Aimer son enfant, c'est parfois le gronder. S'aimer soi-même, c'est bien souvent accepter ses limites. Aimer Dieu, ce n'est pas vouloir le remplacer. Aimer la vie, ce n'est pas la dilapider. Aimer une femme, c'est l'aimer toute entière.

Aimer un homosexuel, ce n'est pas forcément, comme le prônent régulièrement certains députés et ministres, lui ouvrir la porte du mariage, fondement institutionnel de la société qui s'appuie sur un fondement physiologique qui nous dépasse. Car aimer une différence, n'est-ce pas plutôt l'accepter, lui faire découvrir son horizon propre, l'accompagner dans sa vocation particulière?

Aimer une femme célibataire, est-ce répondre à tout prix à son désir de maternité? N'est-ce pas plutôt lui montrer un autre chemin de fécondité?

Aimer un malade doit-il nous conduire à autoriser des recherches qui feraient de nous des sorciers, à tolérer des atteintes à l'éthique?

Toutes ces questions et les réponses qui en découlent sont souvent au-dessus de notre seuil d'acceptation. Peut-être ne "tolérons-nous" pas nos souffrances parce que nous n'aimons pas suffisamment. Nous n'aimons pas Dieu, nous n'aimons pas l'autre, nous ne nous aimons pas.

Notre société de tolérance nous conduit année après année à ne plus réfléchir. Or l'amour nécessite une recherche.

Ainsi nous sommes heureusement encore choqués par un viol mais pas par une partouze. Nous tolérons une sexualité déviante "libre" alors que nous devrions peut-être réfléchir à l'absence d'amour qu'elle cache.

La liberté réside dans notre capacité à faire le choix du bien. Le seul qui nous élève et ne nous enferme pas. Notre société de tolérance qui nous rabache les oreilles et les yeux de liberté de pratiques, liberté de choisir son "genre" sexuel nous "subjugue" au sens étymologique du terme. Elle nous met sous le joug de notre côté animal, nous enferme dans une addiction. Tout autant que la liberté que nous avons de gagner de l'argent en écrasant notre voisin ou d'accéder à la tête du pouvoir en mentant.

Tolérance, amour, liberté. Nous arrivons à un clivage fondamental. La société que BeniNews espère voir fleurir, celle pour laquelle nous nous battons avec quelques mots sans malheureusement en être toujours des exemples, c'est une société qui reposerait sur deux piliers indissociables : la liberté et la charité.

La charité, c'est la liberté de faire le bien. Celle qui nous transcende, celle qui concerne l'humanité plus que nous-mêmes, celle qui use et abuse d'une recherche, d'une humilité, parfois même d'un abandon et d'une incompréhension.

La tolérance, c'est le libre choix individuel. Celui qui peut conduire à des errements, à des confrontations, à des frustrations.

En cette fête de Pentecôte où l'humanité parla toutes les langues de la terre dans une communion musicale, transformons une tolérance parfois cacophonique en un amour à l'unission.


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