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Critique : Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Par Juloobs

Cyril, 12 ans, a une idée fixe : revoir son père qui l’a placé dans un foyer avant de déménager. Samantha l’acceuille les week-ends et va tout faire pour l’aider.

Avec : Cécile de France (Samantha), Thomas Doret (Cyril Catoul), Jérémie Renier (Guy Catoul), Olivier Gourmet(le patron du bistrot), Fabrizio Rongione (le libraire)

Critique : Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Si vous vous demandez : que fait cette niaiserie dans un film des Dardenne ? Lisez donc la suite !

Les frères Dardenne ont fait école (dernièrement Winter’s Bone, Black Swan, The Wrestler…) et nos bons élèves du cinéma européen, collectionneurs de palmes d’or, récitent un peu leur cinéma à chaque sortie. Mais il ne faut pas s’y stromper : cela doit tout à une approche originale, issue du documentaire, clinique, claustro et nerveuse. A nouveau, ils filment des lieux de passages (cages d’escaliers, trottoirs, terrain vague). Comme à l’accoutumée, ils s’intéressent aux marges et traquent la misère quotidienne : Cyril « Pit-bull » est une boule de nerf sur son vélo. En lutte perpétuelle, en quête de repères et d’acception par les autres, en cherchant la voie de l’accomplissement, il se laisse séduire par le vol et l’argent facile : le Mal. Dès lors, le filmva  passer en roue libre. Le cinéma social auquel nous sommes attachés cède place à la niaiserie complaisante et aux bons sentiments. A ce moment là, l’écriture des Dardenne ne les différencie plus vraiment d’un téléfilm moyen. La fin n’y changera rien.

Critique : Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Malgré une entrée en matière pleine de vie, tendue et fulgurante, un décor planté en 30 secondes, Le gamin au vélo est un film apaisé, moins sombre que les précédents, plus aéré aussi. Pas habitué à ce trou d’air, que certains trouveront salutaire, l’essence du cinéma des Dardenne s’envole définitivement. J’ai un peu de peine à reconnaître qu’avec ce gamin au vélo, les Dardenne ne parviennent pas à changer de braquet et que nous avons affaire pour la première fois à un Dardenne mineur. L’effervescence de leur cinéma sans artifice est là pendant la première moitié du film, Thomas Doret est convaincant pour un premier rôle (exaspèrant) mais sur la durée, Le gamin au vélo apporte trop peu au magnifique édifice de cinéma itinérant qu’ils sont déjà parvenu à bâtir et auquel les cinéastes du monde entier empruntent. A voir avec le temps, mais il semblerait que Le gamin au vélo ne boxe pas dans la même catégorie que Le Fils, Rosetta, L’Enfant et Le silence de Lorna. En somme, le dernier film des frères Dardenne est plaisant (surtout dans sa deuxième partie), c’est bien la première fois que l’on peut qualifier ainsi une de leurs oeuvres.



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