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Minuit à Paris

Par Jul

Critique écrite dans le cadre du Festival de Printemps.

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Avant Woody Allen, de nombreux artistes et écrivains (français ou étrangers, mais tous amoureux de Paris) ont représenté la capitale française avec vérité, originalité et un regard approfondi sur elle: Jean Renoir ("French Cancan"), Auguste Renoir, Claude Monet, Izis, Cartier-Bresson, Elliott Erwitt, Claude Autant-Lara, Vincente Minnelli ("Un Américain à Paris"), Louis Malle, le banlieusard René Fallet ("Paris au mois d'août"), Bernardo Bertolucci, Roman Polanski, l'équipe internationale de Paris je t'aime, Sofia Coppola, Julie Delpy, Christophe Jacrot, Alberto Toscano et bien d'autres. Ceux qui reprochaient à Woody Allen de ne s'être pas arrêté après "Hollywood ending" seront d'autant plus déçus par "Minuit à Paris", qui commence par une série de photos (assez jolies c'est vrai) des endroits les plus fréquentés par les touristes, laisse sous-entendre que les Champs-Elysées fêtent le 14 juillet 365 jours par an et que le Français ne sort jamais sans son béret et sa baguette sous le bras, avant de poursuivre avec une galerie de portraits des années 1890 et 1920.

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On ne retrouvera pas grand-chose ici du Woody Allen qu'on aime: ni son humour des origines ("Bananas"), ni ses doutes existenciels et sa peur de la mort (résolue ici par Hemingway), ni ses sentiments pour le cinéma commercial américain, à peine ses rapports avec les républicains (auxquels quelques dialogues suffisent). On a du mal à retrouver Woody Allen dans le personnage de Gil, dont la gestuelle ne fait malheureusement pas tout. Les acteurs sont tous bons, notamment Adrian Brody et son rhinocéros, mais aucun d'entre eux ne semble exprimer quelque chose de façon profonde, et se contentent de bien jouer leurs rôles, ayant des temps d'apparition assez courts. On peut néanmoins comprendre que l'histoire de Gil, écrivain incompris venu à Paris avec sa fiancée et ses futurs beaux-parents républicains, et qui se retrouve tout à coup projeté dans le Paris de Fitzgerald et de Picasso, ait enthousiasmé une bonne partie du public. Séduit par une jolie réalisation, un Paris tel qu'il est vu par les étrangers, un aspect comédie romantique et un nombre impressionnant de stars, ce public-là aura passé un très bon moment pour un résultat drôle et plein de charme; les autres trouveront tout ça assez superficiel, avec quelques répliques bien trouvées, mais la magie n'aura pas opéré. 


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