Magazine Cinéma

Sucker Punch – critique

Par Tedsifflera3fois

Zack Snyder a toujours livré des trips visuels hallucinants. C’est encore le cas ici, mais on regrette le scénario passionnant de Watchmen. La narration sophistiquée de Sucker Punch est vite répétitive et le propos, démesurément ambitieux, sonne pourtant creux.

Synopsis : Enfermée contre son gré, Babydoll pousse quatre autres jeunes filles à s’unir pour échapper à leurs ravisseurs, au prix d’une guerre contre des créatures fantastiques.

Sucker Punch - critique
Le talent plastique de Zack Snyder n’est plus à démontrer. L’esthétique de l’image de Sucker Punch est grandiose, entraînée par une bande son rock bien choisie : le film offre alors quelques clips visuellement détonants.

Dans ce monde hostile et glauque, seule son imagination permet encore à l’héroïne Babydoll de lutter. Zack Snyder propose alors un trip mystique dans l’imaginaire de la jeune fille grâce à un pot-pourri d’heroic fantasy, de mythologie japonaise et de jeu vidéo.

Là où ça cloche, c’est que le scénario semble être simplement un prétexte pour filmer des scènes de combat certes hallucinantes, mais sans grand enjeu narratif. On assiste donc la plupart du temps à un spectacle pas désagréable mais souvent écervelé et bientôt répétitif, la faute aux codes du jeu vidéo, complètement respectés.

On passe donc d’un niveau à un autre sans avoir bien compris l’utilité réelle de ces combats si ce n’est récupérer les objets et terminer le jeu. Les différentes couches narratives, qui font penser à Brazil, sont intéressantes mais n’ont que trop peu d’interaction les unes avec les autres, si ce n’est lors de la mission qui échoue, dans laquelle enfin le film se permet de télescoper les différentes réalités de manière jouissive.

Et le scénario se termine sur des révélations inégales. Le monde imaginaire aurait des répercussions sur la réalité (pourquoi pas) mais surtout la réalité serait elle-même comprise dans l’imaginaire, comme l’indique l’apparition finale du sage en conducteur de bus. Et là, on n’est pas du tout convaincu. Plus habile : l’héroïne ne serait pas celle qu’on croit. Pourquoi pas. Vu la construction du film et le manque de profondeur des personnages secondaires, on se demande quand même si les autres filles ont l’étoffe nécessaire pour que ce dernier twist soit crédible. La réponse est encore une fois non.

Les idées sont sacrifiées sur l’autel de l’esthétique et Sucker Punch est un film joli, qui voudrait dire beaucoup mais qui ne dit finalement pas grand chose. Reste le spectacle, pop, geek, death et sexy.

Note : 3/10

Sucker Punch
Un film de Zack Snyder avec Emily Browning, Abbie Cornish et Jena Malone
Fantastique – USA – 1h50 – Sorti le 30 mars 2011


Retour à La Une de Logo Paperblog