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L’État français échoue à taxer l’Internet agéographique

Publié le 17 juin 2011 par Copeau @Contrepoints
L’État français échoue à taxer l’Internet agéographique

Les dimensions géographiques et informationnelles sont aussi complémentaires et distinctes que des structures horizontales et verticales. Aérées ou closes, leurs puissances peuvent être protectrices ou oppressantes, telles un tunnel où s'écoule le temps.

L’État français échoue à taxer l’Internet agéographique

La sphère informationnelle, de nature non géographique, échappe au fisc des puissances régaliennes géographiques

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Préambule : L’État français renonce à la « taxe Google »

Après la renonciation du parlement français à l’ubuesque « taxe Google » jugée trop difficile à mettre en oeuvre, le Conseil national français du numérique (CNN) fait des propositions innovantes visant à taxer sans aucune contrepartie régalienne les revenus internet des opérateurs étrangers versés par les Français.

Cette affaire, au-delà du ridicule de l’échec technique de sa fébrilité fiscale, est symptomatique de trois phénomènes structurant puissamment notre époque.

1. Les États sont géographiques, pas Internet

Les États, puissances régaliennes géographiques, n’ont pas de leviers naturels pour agir sur Internet, sphère informationnelle. Certes nos biologies, nos ordinateurs et nos connexions télécom ont une réalité physique qui les place à la merci de la [menace de] violence des puissances régaliennes physiques.

Cependant l’information n’est pas un phénomène qui relève de leur sphère. La sphère logicielle et informationnelle a sa vie propre. Ainsi nous confions la sécurité logicielle de nos ordinateurs non pas aux États géographiques mais à des sociétés commerciales d’anti-virus. Au coté du monde physique se trouve un autre monde, informationnel. Ces deux mondes sont chacun dotés de leurs propres puissances.

2. Les puissances publiques démocrates-sociales ont perdu une bonne part du sens moral

Les puissances publiques démocrates-sociales, aux premiers rangs desquels l’État français, ont perdu une bonne partie du sens des réalités morales fondamentales. Leurs démagogues confondent chaque jour un peu plus la fin et les moyens. Au mieux ils sont à la recherche politique de l’espoir administratif d’une société où par la puissance armée chacun se verrait garantir une part de prospérité significative indépendamment de ses libres mérites sociaux. Au pire ils sont simplement à la recherche d’influence crapuleuse. Ils font preuve d’une telle fébrilité dans ces recherches qu’ils en viennent à piétiner en permanence les libertés fondamentales dont la protection constitue le véritable fondement moral de la puissance qui leur est confiée.

Ainsi ces mêmes démagogues oublient chaque jour un peu plus l’impérieuse nécessité de la légitimité morale du financement fiscal, qui repose toute entière sur l’utilité des services régaliens offerts en contrepartie de la fiscalité. Pour cette raison, et pour d’autres, la dislocation morale des démagogues et de leurs clientèles électoralistes est chaque jour plus grande, leurs appétits fiscaux sans cesse plus grands, devenant totalement disproportionnés en comparaison des services régaliens offerts.

Aussi la sociofiscalité est devenue, de façon chaque jour plus évidente, un racket sociofiscal mafieux, obtenu sous la [menace de la] violence physique pour l’extorquer à ses « protégés » régaliens, « solidaires » forcés. La recherche d’une prétendue harmonisation fiscale internationale vellèitairement planétaire in fine n’est rien d’autre qu’une revendication d’emprisonnement fiscal planétaire, naïve ou coupable tentative d’empêcher total(itair)ement la (réduite) concurrence internationale entre puissances régaliennes établir (lentement) un prix de marché aux services régaliens.

Cette perte de sens moral prend en l’occurrence la forme d’une tentative de l’état français de taxer, sans aucune contrepartie régalienne, la libre mise en relation des informations internet mondiales et des cerveaux français.

3. Les esprits démocrates-sociaux privilégient la démagogie à l’économie

Les élites démocrates-sociales font preuve d’un étonnant mélange de sur-compétence démagogue et de sous-compétence économique, qui traduit l’échelle de leurs priorités. En effet un marché concurrentiel aboutit à un équilibre financier des tarifications et des prestations. Aussi ce que l’impôt prendra aux services internet sera, via internet ou via les services dont internet portent la publicité, autant de services de moins rendus aux utilisateurs.

Cela n’est pas globalement différent de taxer chaque utilisateur à proportion des services internet qu’il utilise. La différence financière réside tout au plus dans le fait de s’aligner ou de ne pas s’aligner sur la segmentation marketing effectuée par les prestataires de services, dont une bonne approximation peut vraisemblablement être trouvée par d’autres indicateurs raisonnablement fiables déjà entre les mains des services fiscaux.

Aussi chercher à toute force à taxer les insaisissables services internet n’est pas financièrement incontournable pour l’administration fiscale (sur)développée de l’État français, mais l’est démocrate-socialement pour entretenir une confusion démagogique masquant l’illégitimité de la taxation régalienne des utilisateurs d’information hors juridiction !

Conclusion : nous assistons à l’émergence d’univers agéographiques

Une fois ces éléments discernés, se dessine alors une perspective civilisationnelle du futur proche : émergence d’univers et de puissances agéographiques, facturation de services régaliens géographiques ou agéographiques, distribution aux sociétaires des mutuelles régaliennes démocratiques de dividendes des prestations régaliennes.

Cette perspective civilisationnelle contractuelle l’emportera-t-elle sur la barbarie de l’autoritarisme socialiste ? C’est l’enjeu des décennies à venir, au premier rang desquelles l’actuelle décennie qui porte la crise du surendettement occidental, la maturation du consumérisme des PNI, et l’émergence ostensible de puissances agéographiques logicielles, informationnelles, puis biologiques voire nanotechnologiques, faisant suite aux puissances financières, spirituelles et culturelles, dont la thématique est ancienne mais le potentiel agéographique nouvellement amplifié par les technologies de l’information et notamment Internet.

Allégorie verticale et horizontale


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