Martyrs

genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 2008
durée: 1h40

l'histoire: Lucie, une fillette de 10 ans, disparue quelques mois plus tôt, est retrouvée errante sur le bord de la route. Les raisons de son enlèvement restent mystérieuses. 15 ans plus tard, Lucie est persuadée d'avoir retrouvé ses bourreaux et pénètre dans leur maison afin de les tuer.

La critique d'Alice In Oliver:

Attention, film choc ! Indéniablement, Martyrs, réalisé par Pascal Laugier en 2008, est le meilleur film d'horreur français des années 2000, bien au-dessus de Haute Tension, d'Alexandre Aja, qui reste l'une des références en la matière.
Martyrs se veut plus ambitieux dans ses thématiques et a nécessité des années de travail. Martyrs reste avant tout un film d'auteur, marqué par les cicatrices de son réalisateur.

Martyrs est donc une expérience douloureuse, et l'aboutissement d'un long combat mené par Pascal Laugier pour que son film puisse sortir dans les salles obscures. Pour cela, il est nécessaire de rappeler un peu le contexte.
Choqué par certaines séquences gores et sanglantes, le comité de censure imposera une interdiction aux moins de 18 ans dans un premier temps.
Une telle décision condamnait évidemment le film à une sortie directe en dvd. La polémique gonflera. Finalement, le comité de censure révisera son verdict: Martyrs est finalement interdit aux moins de 16 ans et sort dans certaines salles françaises. Pascal Laugier a fini par triompher.

Martyrs est-il si choquant que cela ? En vérité, le film est surtout dérangeant sur le fond, plus que sur la forme en fin de compte.
Alors attention, en matière de gore et de séquences craspecs, Martyrs délivre largement la marchandise, mais inutile d'attendre ici un simple film de tortures formaté comme Hollywood sait en produire à la pelle.
En résumé, Martyrs est à des années-lumières de la saga Saw.

Dans Martyrs, la violence n'est jamais gratuite et vient trouver sa force dans le passé de Lucie, une jeune fillette qui a été kidnappée et torturée par des bourreaux. Lucie sera retrouvée au bord de la route.
Traumatisée par cette douloureuse expérience, elle passera 15 ans en hôpital psychiatrique. Lucie est désormais une belle jeune femme, mais elle a bien l'intention de prendre sa revanche sur ses tortionnaires.

 

Armée d'un fusil, elle pénètre dans la maison d'un couple en apparence sans histoire et massacre tout le monde.
Elle est bientôt rejointe par sa meilleure amie, Anna. A partir de ces différents élément, Martyrs se divise en deux parties distinctes: la vengeance et la chambre de l'enfer. Le second acte du film est symbolisé par une trape qui conduit à une cave. Cet endroit lugubre sera l'objet de toutes les révélations, Martyrs se transformant alors en un film métaphysique, renvoyant aux questions de l'âme, de l'immortalité et de l'existence de Dieu.

Pascal Laugier embarque alors le spectateur dans une expérience hallucinante, fruit également de la folie de certaines sectes démoniaques, qui n'est pas sans rappeler les recherches menées par la nazis durant la Seconde Guerre Mondiale.
Difficile d'en dire davantage sur Martyrs. Toujours est-il que Pascal Laugier réalise un film à la fois étrange, sombre, gore, pessimiste et mélancolique, qui n'est pas sans faire référence au cinéma de Dario Argento.
D'ailleurs, Martyrs est dédié au réalisateur italien. Indéniablement, le meilleur film d'horreur français de ces dix dernières années.

Note: 18/20

MARTYRS - BANDE-ANNONCE