Magazine Afrique

L'armée syrienne intervient près de la frontière turque

Publié le 19 juin 2011 par Quiricus
L'armée syrienne intervient près de la frontière turque

D'après les témoignages de réfugiés, Damas bouclerait l'accès aux villages frontaliers pour empêcher leurs habitants de fuir vers la Turquie. Un groupe d'opposants a annoncé la formation d'un Conseil national.

Les troupes syriennes resserrent leur emprise sur les villages proches de la frontière turque. Les militaires, appuyés par des chars, installent des barrages routiers et procèdent à des dizaines d'arrestations pour empêcher les habitants de fuir vers la Turquie. C'est ce qu'ont rapporté dimanche des militants syriens en fuite. Selon eux, des opérations étaient notamment en cours dans les villages de Bdama et Rihan. Des villages que les réfugiés avaient notamment utilisé pour s'approvisionner après avoir fui le secteur de Jisr al-Choughour. Cette localité plus éloignée de la frontière turque a connu des affrontements ces derniers jours entre forces loyalistes et soldats ayant fait défection. 

«Les forces de sécurité ont arrêté environ une centaine de personnes dans ces villages au cours des derniers jours», a expliqué Mustafa, un réfugié. Il a ajouté que l'armée encerclait le village d'al-Hamboushieh, à quelques kilomètres seulement d'un campement près de la frontière. «Nous avons peur que les milliers de personnes rassemblées près de la frontière ne finissent par être attaquées». Selon un autre témoin, les forces de sécurité ont incendié dimanche une boulangerie de Badma, unique source de pain pour les déplacés. Hamid, un autre réfugié, a pour sa part déclaré qu'il avait fui Bdama samedi avec sa famille après que les soldats ont commencé à tirer à l'aveugle dans le village. Celui-ci serait désormais presque désert. Toutes ces informations n'ont pu être confirmées de source indépendante.
Plus de 10.000 Syriens ont déjà trouvé refuge en Turquie, et des milliers d'autres (5000 d'après certaines estimations) sont massés à la frontière, craignant une intervention des forces de sécurité. Les réfugiés disent commencer à manquer de nourriture. Pour répondre à cette situation, la Turquie dit avoir commencé à leur fournir une aide humanitaire, sans toutefois franchir la frontière. C'est la première fois que les autorités turques mènent une telle opération. Les conditions de vie des réfugiés sont difficiles. Ils sont pour la plupart installés dans des abris sommaires faits de branchages et de bâches en plastique. Dimanche soir, le président du Comité international de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, doit arriver à Damas pour une visite de deux jours. Il entend réclamer l'accès aux personnes affectées par les violences. Lors de cette visite, il doit rencontrer le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères.
Samedi, quelque 70.000 personnes en colère ont participé à Deir Ezzor, dans l'est du pays, aux funérailles de deux manifestants tués la veille, selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Rami Abdel Rahmane. «Les gens scandaient des slogans contre le régime», a-t-il expliqué. Des milliers d'autres ont participé à des obsèques à Homs où cinq personnes ont été tuées vendredi lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants. Depuis le début du mouvement de contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, il y a trois mois, plus de 1300 civils auraient été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Des milliers d'autres auraient été arrêtés.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Quiricus 565 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte