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Low Cost

Publié le 20 juin 2011 par Mg

Prenons Maurice Barthélémy, trublion énergique de la bande des Robins des Bois, jeune écervelée capable du pire (mais dans le meilleur) qu’on n’imaginait pas – à tort! – passer à la postérité. Tout au plus conservions nous les VHS des émissions quotidiennes et les spectacles du Samedi avec nostalgie. Pensez donc, les Robins ça vomissait en direct ; culte. Sauf que, derrière la façade se cachait des talents qui ne demandaient qu’à exploser, comme à peu près tous les groupes d’humoristes avant eux. Les anciens de Canal+ (ou la petite soeur Comédie) sont même devenus les rois d’aujourd’hui, les Chabat et autres Kad.

Et le Barthélémy, dans tout ça, se taille la voie la plus sage, mais sûrement la plus sûre. D’un Casablanca Driver simplement cultissime et anthologique, prouesse sortie de nulle part mais passée à la postérité pour les fans, à un Papa tendre et intriguant, Maurice s’est métamorphosé d’humoriste cucu à réalisateur surprenant. Merveilleuse nature. Mais… car il y a un « mais » ; faire deux films réussis demande forcément à convaincre, encore et toujours, le public. On l’attendait sur un drame, celui de la prise d’otage d’écoliers de Neuilly dans les années 90′, et on peut penser que l’accession au trône suprême d’un Nicolas S. ayant participé à leur libération a entravé son discours. Voilà donc Maurice obligé de se retrouver un sujet, idéalement on le verrait bien sur une comédie acidulée, entouré de ses potes, avec quelques bons gags et des chutes.

Manque de bol, c’est exactement ce qu’il se passe. On se retrouve au final avec un film au rabais, véritablement low cost jusqu’au sujet et à la manière de faire, où tout fleure bon la commande express. Peu de décors, peu d’effets, peu de jeu. Low Cost vole bas, nous sert des vannes télévisuelles sans effets ni surprises, se contente d’un minimum syndical assez aléatoire, entre un Jean-Paul Rouve qui gesticule à n’en plus finir, brassant de l’air pour une Judith Godrèche qui s’ennuie ferme, et un Gérard Darmon anémique. On les entoure de seconds rôles joués par des potes (à croire..), et nous voilà avec une mauvaise friture sans aucun goût. Non, réellement, Low Cost porte bien son titre, celui d’un film qu’on aime penser comme un bouche-trou pour son réalisateur avant un prochain projet d’envergure, un faux pas après deux films ayant entretenus les espoirs les plus fous, celui d’un vrai cinéaste multi-cartes qui saurait nous offrir à l’avenir de grands moments. Comme quoi, jamais deux sans.. Bref. Maurice, reviens nous!


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