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PCF: le baiser qui tue de Jean-Luc Mélenchon.

Publié le 20 juin 2011 par Philippemeoule

fossoyeur.jpgDiscutant avec une militante communiste "de la vieille garde" (qu'elle ne le prenne pas mal, tant son esprit fait partie des plus jeunes et dynamiques que je connaisse), elle me disait que Mélenchon n'était pas son choix pour 2012, mais qu'il fallait choisir entre "se faire entendre électoralement ou disparaitre avec son programme". Hélas, je crois bien qu'en choisissant Mélenchon (au lieu d'André Chassaigne), ce soit un pari perdant-perdant que vient de prendre les militants communistes. Mélenchon roule pour lui et utilise en l'occurence "ses partenaires". Après le baiser qui tue que leur donna François Mitterrand, je crains qu'il s'agisse là, du baiser qui achève. L'avenir le dira. Marianne, par la voix de Maurice Szafran, développe ce qui ne manquera pas de marquer l'histoire du PCF. Qu'en pensez-vous ? Et vous ? Et les autres...?

Mélenchon ou la revanche des trotskystes, par Maurice Szafran, de Mariane.

Ce week-end, les militants communistes ont voté: Jean-Luc Mélenchon représentera le Front de gauche à l'élection présidentielle de 2012. Choix étonnant selon Maurice Szafran puisqu'il s'avère que le futur candidat est un ancien trotskyste.

Les militants communistes ont choisi à une large majorité : c'est donc un ex-socialiste, un ex-ministre de François Mitterrand à qui il voue un culte sans retenue, qui sera "leur" candidat à l'élection présidentielle de 2012. Jean-Luc Mélenchon a ainsi réussi son coup, minutieusement préparé depuis, qu'avec éclat, il a claqué la porte de la rue de Solferino.

Cette histoire pourtant ne manque pas d'ironie...

Non pas seulement parce qu'un social-démocrate de vieille engeance s'est imposé à l'appareil du Colonel Fabien; non pas seulement parce que le PCF, à ce point affaibli, n'a même pas été en mesure de résister à cette tentative (réussie) de rapt politico-idéologique ; non pas seulement parce que, pour l'instant, la candidature Mélenchon ne décolle pas dans les sondages, même si l'homme a du talent – beaucoup - et des ressources - quelques unes.

Non, le plus sidérant c'est qu'avant de se convertir à une social-démocratie serait-elle musclée, Jean-Luc Mélenchon a appartenu à la famille trotskyste. Et qui plus est, à l'aile la plus radicalement anti-PCF du trotskysme, le lambertisme plus précisément encore, du nom de son gourou, Pierre Lambert. Voilà qui ne manque pas de cocasserie.

Car il faut tout de même se souvenir...

Dans l'enchevêtrement trotskyste, le groupe Lambert (AJS et OCI jadis, Parti des Travailleurs aujourd’hui) passait à juste titre pour le plus ... stalinien, du moins dans sa psychologie et, surtout, ses méthodes pour le moins musclées. Et ces méthodes, les Lambertistes, et donc Mélenchon parmi d'autres, les ont appliquées contre les ...communistes, les "stals". A coups de poing et de barre de fer, si nécessaire.



Tout cela semble si loin...

Si loin ce temps où le parti communiste encadrait la vie politique française.

Si loin ce temps où les batailles entre chapelles trotskystes passionnaient les exégètes de la révolution. Aujourd’hui, tout le monde s'en tape et c'est fort bien ainsi.



Mais le rapt du PCF par Jean-Luc Mélenchon n'en reste pas moins chargé de symboles. Fin d'une période ; fin d'une histoire; extinction définitive d'une puissance. Nous avons tant combattu le stalinisme qu'il ne faut pas le regretter. Mais de Jacques Duclos à Jean-Luc Mélenchon, un pan de notre histoire vient de se refermer.


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